Des inconnus au jardin!

Otésya bénéficiait d'un moment de répit, elle décida de retourner au jardin afin de pouvoir le visiter et bénéficier de sa quiétude. Enfin, pourrait-elle peut-être regarder sa beauté, gouter ses fruits, respirer l'air pur environnant.

Pénétrant pour une seconde fois dans ces lieux depuis son arrivé au temple, elle se préparait à jouir à nouveau de la quiétude qui l'avait envahi, jusqu'à ce qu'elle acceuille Perigrain. Déjà, les souvenirs refirent surface.

Les yeux fermés, écoutant le bruissement des fuilles dans les arbres, s'apprêtant à laisser jaillir ses émotions.

Mais quel était encore ce bruit! Exaspéré, Otésya ouvre les yeux. Mais que, que...

Voilà une bande de balourds, qui se promènent dans le jardin, piétinant à droite et à gauche , sans faire attention à la faune et la flore, sans remarquer la beauté dans ses lieux. Les voilà qui grimpent aux arbres, si majestueux. Nul part ailleurs dans le royaume on en trouve de semblables... mais il grimpent aux arbres et piétinent les fleurs si joliment disposées.

S'approchant rageusement pour avoir vu sa quiétude troublé et un si beau jardin faisant la renommé du temple piétiné par ces lourdeaux, Otésya s'approche rapidement.

Mais que faites vous là bande d'incapable? On ne vous a jamais enseigné le savoir vivre? Qui est votre chef? Arrêté de bouger, vous voyez bien que vous aller tout détruire! Hé vous là le gros, laissez cette branche tranquille, elle ne vous a rien fait.

tout en désignant un homme semblant souffrir d'embonpoint, Otésya remarqua assurément les insignes visibles que ces hommes était dirigés par un CHEVALIER! Il fera honte au titre, mais c'est n'importe quoi ce chevalier

Où est votre chef qui OSE porter le titre de CHEVALIER sans en être digne? Lorsque l'on ne sait pas diriger ses hommes, on les laisse chez soi!

Soudainement, se présenta à la porte un guerrier encore plus mal fagoté que les autres, marchant d'un pas très nonchalant, il regardait le jardin d'un air avide, il se précipitait en courant vers un arbre rempli de fruits, piétinant tout sur son passage et accrochant Otésya au passage. Tout en étant débalancé par ce passage, Otésya se retrourna rapidement vers le balourd qui venant de le dépassé, et s'écria d'une voix ferme et autoritaire qui laissa pantois ces inconnus qui étaient en grands nombres dans le jardins.

-SOLDAT, arrêtez-vous, tournez-vous et identifiez-vous



Visiblement ces soldats n'avaient aucune discipline! Le soldat en se retourna baragouina quelques mots incompréhensibles! Autoritaire, Otésya s'exprima à nouveau:

SOLDAT! VOTRE NOM



Gueutradera

Otésya entendit-elle, bien faiblement puisque le soldat ne semblait pas disposé à vouloir répondre. Elle repris. Visiblement, il ne fallait pas poser plus d'une question à cet homme, il semblait dépassé par les évènements et visiblement peu habitué à l'autorité.

VOTRE ROYAUME!

ben euh!.... eh!!!

VOTRE ROYAUME!!!!

monseigneur est... euh.... eh!... le Chevalier ... Lanca... Leucas... LAncaslier!!! euh!!.eh... ben c'est.... euh! eh... Pietrefort!

Maintenant reprenez-vous et expliquez moi ce que vous vous aprêtiez à faire soldat!

[note : pour les personnages ayant connu Occalina et étant capables de discerner les auras : celle de Latenaya est exactement la même que celle d’Occalina (violacée), et les ressentis et impressions émanant d’elle sont les mêmes, avec toutefois un peu plus de fougue.]

Latenaya arpentait Dragostina depuis plusieurs semaines déjà.
En revenant de l’archipel de Mû, elle avait accosté dans des terres australes où elle avait pu aisément troquer son embarcation contre une fier monture.
Depuis ce temps donc, elle reprenait, incognito, le chemin emprunté pour partir à la conquête de Calidaë, chemin empli de sang et de violence. Les elfes noirs restaient les elfes noirs…

Longuement, elle avait traversé des plaines arides, dépassé les collines, ouvrant l’horizon sur des lieues à la ronde où un soleil froid donnait des reflets d’argent aux herbes folles.

La pluie et le vent étaient ensuite venus mais, habituée au climat rude du nord, cela n’avait pas ralenti la jeune reine et, hormis quelques haltes rapides pour un frugal repas, elle ne s’était arrêtée que lorsque sa monture montrait des signes de fatigue.

C’est en fin d’une journée fraîche qu’elle passé le col avant de s’engager dans le vallon, longeant la rivière s’écoulant au milieu d’une grande forêt.
Elle traversa ensuite les maisonnées des habitants de la vallée, les Mokis, avant de se retrouver face à l’entrée de l’enceinte du temple. A ce moment là, des parfums aux senteurs étranges lui parvinrent aux narines.
Devenant plus attentive, elle observa les auras se dégageant des lieux. Allant du violet au pourpre en passant par un bleu pastelle, ceci amplifiait le spectacle pour qui savait le voir. Et pour elle, c’était un spectacle encore plus beau, puisque cela ne faisait que peu de temps qu’elle était à même de les percevoir.
Mais alors qu’elle était dans la contemplation même de la beauté par excellence, elle constata qu’en un endroit précis, les auras changeaient. Elles étaient plus dans des tons rougeâtres, changeants. Revenant dans le concret et le physique, elle aperçu une bande de bados grimpant dans les arbres, cassant les branches, faisant tombe trois fruits pour en manger un et au milieu d’eux, une noble dame, au caractère apparemment bien trempé, tentait de les calmer.

Pour Latenaya, cette arrivée était étrange. Elle n’était jamais venue en ces lieux mais elle en connaissait nombre de recoins, comme si elle l’eu commencé au commencement, ou plutôt à la renaissance de ces lieux, au temps où sa mère décida d’installer ici le sanctuaire de la sagesse. Et sans aucun doute, c’était depuis que l’âme d’Occalina lui avait communiqué les savoirs et expériences que Latenaya, se sentait plus sereine, plus emplie de connaissances, changée…

Lentement, elle s’approcha du groupe et constata leur manque d’éducation flagrant.
Le respect ne devait pas leur avoir été inculqué beaucoup durant leur enfance.

Elle s’approcha alors de la dame tenant tant bien que mal de se faire respecter.

« Bien le bonjour guerrière.
Je me nomme Latenaya, fille d’Occalina.
Je viens d’arriver au temple et je constate quelques mésaventures.
Il semblerait que vous ayez quelques problèmes avec ces soldats ? »

Sa voix était douce et calme, malgré le spectacle effrayant que donnaient ces bados en piétinant les fleures et massacrant les branches.
Elle se tourna alors vers le soldat à qui la guerrière demandait son nom, et qui ne semblait pas pressé de répondre.

« Mon jeune ami, il semblerait que cette dame vous ai posé une question…n’est ce pas la moindre des politesses de lui répondre, tout en la regardant, à haute et intelligible voix ? »

A ce moment là, le visage de Latenaya devint froid et dure.
Elle se retourna et constata derrière elle l’un des soldats aux mains quelque peu baladeuses…
Elle ne pu garder son calme…ses yeux devinrent rougeoyants et de l’extrémité de ses doigts se dégagèrent progressivement, des filins de fumées bleutés, alors que ses doigts se crispaient.
Les filins s’avancèrent vers l’humain, qui, face à se spectacle ne savait plus trop quoi faire.
Les formes bleutées entourèrent la gorge de ce dernier et se resserrèrent progressivement, avant de le soulever à quelques centimètres du sol. Celui-ci devin blême, fixant la jeune reine.
Dans ses yeux se lisaient surprise et peur.
Puis la reine, il s’affala au sol, se tenant la gorge et reprenant son souffle.
Quant à elle, après avoir repris son calme et que les lueurs rouges aient disparu reprit :

« Voyez vous, soldat dans toute action il est nécessaire de connaître la personne que l’on à en face de soit. Dans le cas contraire, il est aisé de se retrouvé pris au dépourvu…. »

Elle se tourna alors vers les autres, qui avaient arrêté leurs actions pour observer la scène.

« Avant même que les mots courent, je vous le dit, oui je suis une sorcière, car vous me dénommerez ainsi. Mais je ne suis point maléfique.

Mais, vous tous, peut-être devriez vous apprendre à vous comporter en hôtes, en non en brigands.
En ce cas, je suis sur que la noble dame ici présente aurait réagi bien différemment.
Prenez calmement ce que la nature vous donne, sans tout casser, ainsi lors de votre prochain passage, elle vous donnera à nouveau. »

Gueutradéra en avait un peu assez de ces aller et retours entre l’entrée du jardin et le chevalier qui se trouvait à l’intérieur. Comme si il n’avait que cela à faire pensait il ronchon. Et puis son embonpoint n’arrangeait rien, et il allait finir par souffrir d’asphyxie à force de courir dans tous les sens.

Il revenait vers ses camarades qui étaient en train de dévorer les arbres du jardin, sans qu’un quelconque accord ait été donné. Cela posait problème, inévitablement ! Si jamais les autochtones s’en apercevaient, mieux valait il prier pour ne pas avoir de problèmes. D’autant que les lieux semblaient fort bien tenus, et que la moindre des égratignures se verraient d’autant plus facilement.

- Nan mais les mecs, hurla t-il à l’attention de ses confrères militaires ! Vous êtes pas bien ? Arrêtez ! On va se faire griller à taper dans les arbres ! C’est moi qui vais encore prendre j’parie en plus ! Sympa !

Les autres soldats, ou en tout cas une partie des soldats, puisque tous n’avaient pas eu le toupet de voler ainsi les fruits défendus (Ndn : N’ayons pas peur des mots), se tournèrent vers lui, sans visiblement s’affoler.

- Calme toi un peu, lui répondit le second du chevalier ! On a faim ! Alors … T’aimerais pas remplir ton bide un peu ?

Vexé, Gueutradéra, s’apprêtait à lui lancer une politesse quant une voix surgit dans ses oreilles. Une voix peu amicale visiblement. Elle voulait avoir qui ils étaient, et surtout de qui ils dépendaient, et ce qu’ils faisaient. Que des questions où ils pouvaient facilement répondre. Mais où ils ne trouvèrent pas de suite des réponses, embarrassés qu’ils étaient. Et voilà qu’une autre demoiselle arrivait sur ces entrefaits, pas commode non plus. Elle demanda elle aussi des comptes, et expressément. Inutile de dire qu’il en fallait peu pour impressionner les soldats anguetons, et que tout cela était déjà bien trop pour eux. Et ce qui se passa ensuite fut le comble. Car l’un des soldats qui avait voulu, profiter de certaines faveurs de la nature, se retrouva littéralement assailli par l’étrange femme seule. Une sorcière pour ainsi dire. En tout cas pour les pauvres humains qui ne maîtrisent pas les notions de magie et de sciences appliquées. Tout un programme.

Et voilà que par on ne sait quel dont, ou quel machination, en tout cas pour les soldats anguetons, elle réussit à le soulever grâce à de curieuses fumées de couleurs, pour le laisser enfin tomber comme une crotte qu’il était. Elle rajouta encore quelque chose, avant que Gueutradéra se décide à parler, poussé par la peur.

- Nous faîtes rien m’dame ! Nous faîtes rien ! On tapera plus dans vos fruits ! On f’ra gaffe !

- Nan mais elle a dit qu’on pouvait lança une autre voix dans l’arbre !

Gueutradéra se retourna vers le soldat trop gourmand, puis finit enfin par se présenter aux deux dames, la peur au ventre. Mais cela avait il coupé sa faim à ce gros plein de soupe ?

- Je suis le soldat Gueutradéra, commença t-il d’une traite complètement affolé! Et je suis d’Anguetagne ! Nous sommes sous les ordres du chevalier Lanstaulier, du comté de Morival !

- C’teu balance, coupa l’un des soldats en reluquant la première dame qui s’était interposé ! Fais gaffe que la sorcière te transforme pas en truc ignoble et pas imaginable !

Guetradéra l’ignora, et poursuivit, tentant de maîtriser non sans mal sa peur.

- Le chevalier Lantaulier nous a laissé à l’entrée du jardin. Il est en discussion je sais pas avec qui ! Une femelle je sais pas quoi ! Il est un peu plus loin ! A chaque fois, je dois courir pour aller le voir !

Il ne rajouta rien. Il en avait déjà trop dit et trop fait. Comment laisser des chenapans pareils errer comme cela ?

Encore sous le choc de la destruction d’un si beau jardin, qu’elle n’avait pas eu l’occasion d’explorer, et outré du comportement des hommes de celui qui prétend au titre de Chevalier, les jambes légèrement écartées, prête à donner une leçon à ce soldat mal élevé qui manque visiblement de la flamme qui devrait être propre à ceux qui combattent. Otésya vit soudainement approcher une jeune fille, de constitution fragile et délicate. Il se dégage de cette jeune fille, calme et douceur. Elle se présente : Latenaya!

Tiens il s’agit de la jeune fille acceptée récemment sur la foi du sang de sa mère. Je me rappelle qu’elle n’a pas encore fait ses preuves. Ces histoires de sang, comme si ça suffisait pour faire de quelqu’un un dirigeant de royaume. Si seulement Rosco, mon maître des armes pouvait lui enseigner quelques techniques de combat. Dans sa belle robe, elle viendra difficilement à bout de ces malotrus. Elle ressemble aux nymphes qui ont déjà foulés le sol de Lavanière jadis, la-bàs… (Soudainement nostalgique) Elle est bien jeune!

Elle parle à ce balourd! Elle a tout de même un peu de culot, je dois lui accorder ça. Elle est loin d’avoir l’impertinence et la fougue des jeunes filles de mon royaume, mais quand même peut-être qu’on pourra en tirer quelque chose.

Mais que vois-je!.... ces fumées bleues… est-ce là le pouvoir des nymphes dont on parlait tant, déjà bien avant que je ne quitte Ambrenault pour ne plus y revenir. Y a-t-il des créatures qui échappent à toutes frontières! Telle celle-ci, reverrais-je un jour mes compagnons d’armes…

(En souriant de l’air affolé du soldat) mais c’est que cette petite finalement se défends bien!


Soudainement, Dame Sekeln apparue, au lieu de marcher de son pas gracieux et félin, comme toutes les fois où Otésya l’avait croisé, elle bondissant et planait. Au propos, de Sekeln, Otésya, se fâcha à nouveau.

Gueutradéra avait dit que son seigneur, parlait avec une femelle, désignait-il Sekeln par ces termes! Vraiment ! ce n’est pas là une façon de traiter un membre de la guilde qui les reçoit et qui selon les dires de Sekeln, ont été autorisé, gentiment à manger les fruits du jardin.

Je trouve Sekeln, fascinnante, je devrai prendre le temps prochainement de lui parler davantage, il n’y a personne qui lui ressemble d’où je viens, et cette sœur à qui elle parle… étrange.

Mais dans un premier temps, inculquons quelques règles de savoir-vivre à ces malotrus.


D’une voix doucereuse, pour ceux qui la connaissent, le danger étant imminent!

Soldat!, quand vous parliez d’une … femelle… faisiez-vous ici référence à Dame Sekeln.. qui je vous le signale vient prendre votre défense, pour les dommages occasionnés à ce magnifique jardin?

Le soldat recula ver l’arbre pour retrouver ses compères, toujours en fixant les femmes qui l’entouraient. Il n’avait pas envie de se prendre une nouvelle tape dans le dos. D’ailleurs, il ne semblait rien avoir d’autre que des femmes ici, mais avec des manières d’hommes. Pas des plus amicales en tout cas. Et même si l’espèce de sorcière avait tenté de le rassurer, Gueutradéra n’en resta pas moins méfiant. Il ne fut pas mécontent pour autant de voir revenir la dénommée Sek pour confirmer qu’ils pouvaient allègrement vider les arbres de leurs fruit. Ce qui arracha quelques commentaires en provenance de l’arbre ou quelques soldats étaient perchés depuis un moment, en train de se goinfrer.

- Ben à la bonne heure ! ‘voyez qu’on peut !

Gueutradéra se tourna vers le soldat en question, et lui fit remarquer son attitude quelque peu déplacée, sans avoir besoin de faire semblant d’être gêné. Il était rouge de honte.

- Si le chevalier vous entendait ! Vous voulez qu’on nous fasse chais pas quoi ?

- La seule chose qui peut t’arriver, c’est de perdre du poids !

La réponse du soldat perché n’amusa guère Gueutradéra, qui serra les poings et manifesta une colère certaine. Puis le soldat en question rajouta encore plus cyniquement :

- Remarque, l’aut’ elle parle d’engrais ! Avec un comme toi, pas besoin de beaucoup d’engrais hein !

Il avait fait allusion à la dernière remarque de Sek.

- Ca suffit, hurla Gueutradéra avant de se tourner vers les dames présentes avec un grand sourire gêné et niais comme le ferait le chevalier Lanstaulier. Je vais aller signaler votre comportement au chevalier ! On verra ce qu’il vous dira !

Le soldat en question regarda fixement Gueutradéra d’un air benêt, puis repris un nouveau fruit dans l’arbre et le mangea tranquillement. Ces jérémiades n’étaient pas des plus valorisantes pour l’image des armées et des soldats anguetonnes. Mais de cela, tout le monde ici semblait s’en fiche royalement. En même temps, ils ne semblaient pas. Ils ‘en fichaient totalement. Cette attitude avait vexé Gueutradéra, plus vexé par les allusions sur sa corpulence que par autre chose, et s’adressa à nouveau à l’insolant avec détermination et autorité.

- Soldat ! Nommez vous !

Celui-ci le regarda à nouveau d’un air idiot, et surpris, puis lui répondit en ronchonnant :

- Ben vas y ! Regarde le jouer aux beaux devant les dames ! J’y crois pas ! Arrête ton char ! Et viens plutôt manger avec nous ! T’en meurs d’envie je pari ! Puis eh ! Genre tu demandes mon nom ! Tu le connais pas p’t être ! Glandu !

Gueutradéra regarda son compère perché, puis fit un petit signe de salutation de la main. Geste certes très familier, appuyé par ce sourire toujours aussi idiot.

- On aime bien se taquiner ! Hu hu !

Pas bien de jouer aux chefaillons quand on est qu’un petit soldat du rang, avec un bidon qui sortait allègrement du rang lui. Les dames elles devaient être affligées par telle spectacle. Il y avait de quoi en même temps. D’autant qu’un autre soldat se rajouta à la fête, Régruja, qui venait de quitter une partie des soldats qui étaient bien gentiment restés à la porte du jardin. Et son arrivée fut plutôt colorée, puisque n’ayant rien vue de que qui s’était passé, et ne connaissant pas les dames présentes, il ne trouva rien de mieux que de lancer, marchant tranquillement, la bouche en fleur :

- Eh les mecs ! Z’êtiez où ? Moi aussi j’ai faim !

Puis jetant un œil vers les trois demoiselles présentes :

- Eh ! Y a de la gonzesse ici !

Le soldat Gueutradéra s'effondra littéralement. Car non seulement l'attitude de ses compatriotes et les remontrances de l'une des dame l'avaient plus qu'embarrassé, mais voilà qu'en plus, les dames en questions semblaient aussi se disputer, et avec véhémence, à l'écoute de certains propos. Gueutradéra s'en trouva d'autant plus gêné. Aussi, faisant un geste d'apaisement des mains, se confondit il en excuses. Car loin d'être aussi stupide que l'on pouvait l'imaginer, il se sentait un petit peu coupable, et avait l'impression d'être responsable de la dispute des deux dames. Il n'avait pas tort en même temps.

Cela n'arrêta pas ses camarades en tout cas, qui continuaient de manger tranquillement dans l'arbre, s'amusant plus qu'autre chose de l'affrontement devant eux. Aussi, Regruja, toujours avec son sourire de petit malin, ne trouva rien de mieux que d'ajouter, s'apercevant de l'état de décomposition de Gueutradéra :

- T'inquiète pas mon vieux ! T'arriveras rien ! Enfin ... J'vois surtout pas ce qui peut t'arriver !

Puis, après avoir exrpimer un léger silence, et un petit clin d'oeil complice, reprit :

- Par contre, éloigne toi un peu des deux furies ! Des fois que tu prennes un coup perdu ! Et c'est pas à coup de canne qu'elles doivent se battre !

Excédé, Gueutradéra inspira un grand coup, serra les poings, puis, d'un ton agacé, lança à voix forte.

- Vas tu te taire ! Ou je dois aller chercher le chevalier ! Tu veux qu'on ait des problèmes ?

- Bwah ! Eh l'aut' vas-y j'ai peur ! Pis tu ...

Regruja ne put terminer sa phrase. Parlant en grimpant à l'arbre, il rata une branche et s'effondra par terre. Et alors qu'il s'apprêtait à rire comme un cétacé avant sa chute, pour le coup, il hurla comme un tordu, tordu justement par sa douleur. Il se mit les mains sur la jambe, et cria de plus belle, pour finalement se rouler par terre. Mais ne croyons pas qu'il puisse s'agir de comédie, puisque Régruja réussit tout bonnement à se casser la jambe. Et bien comme il faut, puisque plié en deux, le tibia présentait une hideuse plaie, découvrant au passage l'os couvert de chair et de sang. Il n'avait pas fait semblant le bougre.

Hébétée, Otésya n'en croyait tout simplement pas ses yeux. Tous, à l'exception des lourdauds étaient repartis. Elle n'avait pas eu l'occasion de se présenter à la nouvelle arrivée, il ya eu des éclairs au jardin, des nuées étranges et inexplicables. Au moins le prêtre avait soignée le lourdaud d'une façon qu'Otésya connaissait. Songeuse, elle se dit

Quel monde étrange, quelles personnes étranges, Mais Sek , que'est-ce qui va arriver avec ses écailles.... il a bien de la chance ce balourd, puis le prêtre.... j'aurai bien aimé échanger quelques mots avec lui. Mais c'est l'horreur que cette destruction au jardin puis ces soldats qui ont tout détruit.

Prenant, une attitude digne d'un chevalier s'adressant à des subalterne d'un ton qui n'admettait aucune réplique.

Soldats, je crois que vous vous êtes bien ravitaillé, et bien il est temps maintenant de réparer. Bon allez, levez-vous descendez des arbres, la récréation est terminer. Formez les rangs immédiatement!