En Dragostina comme ailleurs sur cette terre, la magie est partout présente. On la trouve dans les éléments, dans tout ce qui vit ou qui a vécu, ce qui explique que même des pierres soient habitées d'une certaine magie. Ce sont les dieux qui sont à la source de la magie, d'eux elle déborde et se répand dans le monde des mortels et des morts, lesquels la subissent toujours, mais parviennent parfois à la canaliser voire à l'utiliser.
Parmi les différentes races que comptent le monde, celle des drows est sans conteste la plus apte à utiliser la magie. En effet, si certains dieux n'accordent la maîtrise de leur magie qu'à leurs créatures, ainsi les démons; les elfes noirs sont eux capables de ressentir et de manipuler la plupart des courants de magie qui parcourent, qui façonnent toute vie et toute mort.
Il faut reconnaître qu'en cela ils sont l'égal en capacité latente aux vils elfes sylvestres. Mais ces derniers, dans le plus pur esprit de non rationalité qui les caractérise bien souvent, s'auto limitent dans les courants qu'ils acceptent. Ainsi ils classent la magie en différentes classes selon qu'ils la voient comme "bonne" ou "maléfique", et refuse d'user de la soi-disante "maléfique", émanant immanquablement de dieux guerriers ou associés à la mort plus qu'à la vie. Point de classification chez les drows, la magie est une comme l'eau est une, quelle que soit sa source. Cela fait de nous la race maîtrisant le plus complètement ce qu'il est convenu d'appeler la magie.
La maîtrise de la magie est, comme la maîtrise de compétences martiales, un outil pour atteindre ses objectifs, et le seul objectif valable est la puissance. Cela implique deux choses dans la formation à l'usage de la magie chez les drows. Premièrement l'enseignement est généraliste et non spécialisé, et deuxièmement seule la puissance permet de classer les différents sorciers.
Après ces considérations fort générales et concernant tantôt la Magie elle-même et tantôt l'ensemble des drows, intéressons-nous maintenant à l'enseignement de la magie en Lux.
Il est effectué par un collège, le Noldoant, soit le conseil des sages en hiarat. Ce dernier est totalement indépendant dans son fonctionnement, notamment concernant son budget et son mode de sélection. Le duché n'exige que deux engagements de lui, fournir un contingent de sorciers pour l'armée, contingent fixé annuellement et aujourd'hui de deux mille sorciers de guerre; et qu'un groupe de sorciers défendent le Duc et/ou son représentant et le conseillent.
C'est lors du service militaire que sont détectés les talents. En effet si tous les elfes de la nuit sont sensibles à la magie, il existe bien entendu des différences dans cette sensibilité, et dans la capacité d'augmenter cette sensibilité. Un enseignement de base de la magie est dispensé à tous les jeunes drows du duché lors de leur service, ce qui leur permet notamment de se familiariser avec l'usage de moult artefacts à caractère magique, l'usage militaire étant peu distinct de l'usage civil dans le principe.
Les élèves les plus doués sont arbitrairement choisis par les sept grands maîtres du Noldoant, puis soumis à des tests très difficiles et dangereux. Il faut savoir que c'est au sein de cet établissement que le taux de mortalité des apprentis est le plus élevé, de l'ordre d'un pour cinquante. Il existe cinq grades au sein de l'institution. Les élèves sont d'abord aspirant jusqu'à la réussite des tests, ils deviennent alors apprentis. Ils sont alors placés sous la responsabilité et l'enseignement de sorciers dits théologiens, qu'on différencie des sorciers guerriers qui font, eux, partis du contingent ou de l'entourage du Duc, il n'y a toutefois pas de différence hiérarchique entre ces deux castes de sorciers. Seuls les sorciers théologiens peuvent décider de la promotion de leurs apprentis, et les faire ainsi passer au rang de disciple. C'est ici que cesse l'enseignement, en effet dès lors, pour devenir un sorcier, les disciples doivent agir en autodidactes, et se faire remarquer par les grands maîtres afin d'acquérir le rang de sorcier officiel.
Les grands maîtres, quant à eux, peuvent être défiés par n'importe quel sorcier, lequel s'il l'emporte, prend la place du maître défait. Il faut noter qu'un sorcier ne peut défier un grand maître qu'une fois tous les dix ans.
Ancienne, la magie et son exercice en Lux restent assez rigides et traditionnels, on note cependant une évolution récente, avec l'application des connaissances magiques à la production d'artefacts et de méthodes de production. Ainsi, alors que les prouesses en terme de magie de combat ou de recherche fondamentale étaient les seules susceptible de permettre à un disciple de monter en grade, les découvertes et applications utiles sont de plus en plus considérées par les grands maîtres.
Par ailleurs, le faut que seuls les sorciers et grands maîtres bénéficient de ressources propres, en terme de salaire et de moyens, a encouragé les disciples à s'investir dans le commerce, afin d'obtenir de quoi vivre et mener leurs recherches et entraînements. Il n'est donc plus rare de voir des adeptes de la magie parmi les autres drows, ce qui participe du désenclavement du Noldoant.
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