De l'histoire...

Prologue : Du départ des Marches Sanglantes à l'arrivée en Dragostina

La famille de l'actuel Duc, Kwayuln Agar, était une maison drow d'un millier de membres subsistant depuis longtemps dans les Marches Sanglantes. C'est dans ce paysage accidenté et froid que furent élevés Tullaris et Khain, l'aîné et le cadet de la famille. Le combat était la règle de survie pour les différentes entités organisées peuplant les Marches, chacun cherchant à s'attendre aux dépends d'un autre. Tous les coups étaient permis, et de noble la plupart des seigneurs n'avaient que le nom, en effet quiconque associait cette appellation à des actions aurait été bien en mal d'en trouver un dans tout le pays.

L'empereur humain qui régnait aux portes des marches, décida, chose courante à chaque début de règne, de tenter de pacifier cette frontière si tumultueuse à son empire. Ses soldats se heurtèrent bien vite à une guérilla telle qu'ils durent rebrousser chemin. Mais le jeune empereur, dont le nom ne me revient guère, employa deux méthodes pour revenir à la charge, auxquels ses prédécesseurs n'avaient pas pensé, l'or et la mort. Il se servit de son trésor immense pour dresser les contrées des Marches les unes contre les autres, et noua un pacte de sang avec des nécromanciens pour qu'ils fassent se relever les cadavres et qu'ils les envoient semer la peur et la mort chez les vivants...

Bien entendu, comme à chaque tentative d'un empereur, celle-ci échoua. Concentrer ses finances dans une telle abysse d'or avait rendu vulnérable ses frontières du Sud, et des pirates s'en prenait au poumon économique de l'Empire. Il abandonna les Marches à leur sort, et s'en vint se battre pour le maintien de son Etat. Au sein des contrées guerrières montagneuses du Nord, les Marches Sanglantes donc, les morts finirent par retourner à leur tombe, et l'or par disparaître dans les bordels et les tavernes. Mais la vague deux fois née avait fondu sur le domaine des Kwayuln Agar, les chassant de leurs forets et de leurs montagnes.

Ils avaient du fuir, fuir jusqu'à la mer, où étaient établis des elfes sylvestres qu'il fallut massacrer. C'est dans cette bataille que Tullaris reçut la première des Trois Flèches, celle qui lui fit abandonner le combat à jamais. Restait alors plus de sept cent elfes noirs de la maison, qui s'embarquèrent dans les navires conquis de haute lutte, à raison d'une cinquantaine par navire. Tullaris et Khain commandaient chacun une embarcation, tandis que leur mère, Cam'wethrin Estela, dite "la voleuse d'espoir", dirigeante de la famille, en commandait une autre.
Faisant voile vers ce que les survivants elfes sylvestres avaient appelé le nouveau monde, pendant des jours ils naviguèrent, jusqu'à la tempête...
Elle commença à séparer les embarcations, on dut donc les attacher par de solides cordes pour les maintenir à proximité. Finalement, des récifs prirent les navires, et seuls deux arrivèrent sur le sable, et non sur les rochers, permettant aux passagers de survivre, ceux de Tullaris et Khain...

Une centaine de drows, maudissant à jamais la mer, s'enfoncèrent alors dans les terres inconnues, à la recherche d'une route, d'un chemin, d'un sentier, n'importe quel signe de civilisation... N'en trouvant pas, ils s'orientèrent vers la seule chose reconnaissable et rassurante qu'ils puissent voir : un massif montagneux...
Ils remarquèrent, au bout de quelques jours de marche, de la fumée qui s'échappait de certains monts, signe d'activité intelligente certaine. Redoublant de vigilance, ils ne rencontrèrent toutefois pas d'indigène, et purent aller s'établir dans un col encaissé.

Tullaris prit la tête de la communauté, et se mit dès lors à apprendre à vivre dans ce nouvel environnement. Il nomma sa nouvelle patrie comme l'ancienne : Ghrond.

Chapitre premier : de la fondation du royaume à la première défaite

Vivant en autarcie sans problème, la nature bien que dure offrait également abris et nourriture, la petite communauté s'établit là, dans le col, s'organisant.
Mais très tôt, l'on se demanda qui allait remplacer Cam'wethrin Estela, car c'était les femmes qui dirigeant le peuple de Ghrond. Mais toutes les descendantes directes de feu la dirigeante avaient péri, seuls restaient en droit lignage Tullaris et Khain. Le premier fut finalement nommé dirigeant temporaire, pour assurer la cohésion du groupe.

Alors que l'on délimitait le territoire qui serait sous le contrôle exclusif de Ghrond, on se rendit compte qu'il y avait de nombreuses terres désertes ou presque à portée. Des drows armés furent donc envoyé prendre possession de ces nouvelles terres. Commençant à se renseigner sur la vie du continent, l'on apprit qu'un grand marché aux denrées existait, où transitaient presque l'ensemble des marchandises produites aux alentours.

L'établissement d'un nouvel Etat demandait moult ressources afin de bâtir et d'entretenir des bâtiments, une armées et un système productif, aussi l'on développa le commerce, dans un unique but d'expansion.

Parfois des seigneurs étrangers venaient piller les terres ghrondiennes, mais ces vagues barbares étaient souvent repoussées, et de peu d'effet quand ce n'était pas le cas. Jusqu'à ce que... Mais nous y reviendrons plus tard.

D'autres nouvelles durent être prises en compte quand à la vie politique en Dragostina, le nom de ce fameux continent, surnommé le nouveau monde par certains. Notamment les alliances constituées par des royaumes s'unissant sous la même bannière, ces assemblées étant communément appelées 'guildes'.

L'une d'elle, les Guerriers Destructeurs, guilde nouvellement née à l'époque, fit une offre à Ghrond, après que notre armée eut défait celle du chef de cette guilde. Cette offre était de les rejoindre, et ensemble de combattre les autres assemblées et seigneuries indépendantes. Ah, oui, car les pays n'étant pas, officiellement du moins, affiliés à une assemblée, étaient qualifiés d'indépendants, Ghrond était donc une terre indépendante. Et en Ghrond, l'on voulu conserver cette indépendance, on déclina donc l'offre des Guerriers Destructeurs, mais pour proposer à la place un Pacte de Non Agression, correspondant à la reconnaissance des frontières des Etats respectifs et la garantie de ne pas les compromettre par un acte militaire, ce pour les deux parties.

Alors que l'esprit de la diplomatie semblait s'installer en Ghrond, le malheur s'abattit sur la contrée, il avait un seigneur, il avait une armée, et tout un pays ne vivant que pour la destruction de l'autre. Oui, l'armée d'Erackness commandée par Aracknor le Grand décida de s'en prendre aux terres de Ghrond, décimant l'armée, et permettant ainsi à de nombreuses autres armées de profiter de la faiblesse de nos défenses. Ceci est la première grande défaite que subit Ghrond...

Chapitre second : de la première défaite à la Grande Séparation

L'armée ghrondienne une fois, puis deux fois vaincue par les démons de l'Erackness, ne put guère, saignée à blanc comme elle l'était, opposer de résistance aux nombreux sires de peu de courage qui vinrent profiter de cet état de fait pour coloniser nos terres, violer nos femmes et voler nos biens. Un seul se retourna sur cette misère, un seul daigna, si j'ose dire, s'enquérir du pourquoi de la dévastation de notre terre : le sire Dibello, de Taradon, récemment devenu écuyer au sein des Chevaliers du Consulat mais de cela nous parlerons plus tard.

Car, devant la puissance de l'ennemi, si Tullaris commençait à désespérer, Khain lui fut pris d'une folie furieuse. Il marmonnait ses envies de meurtre et de sang et passait son temps à chercher quelque chose, nul ne savait quoi. Finalement, un soir, il quitta les ruines du château familial, laissant derrière lui sa chambre pleine de sang et de cadavres d'esclaves, en pleine nuit, sous les éclairs et la pluie. Nul ne put le rattraper, en quelques enjambées le brouillard l'avait happé. Nul signe de lui le lendemain, ni le surlendemain, et la pluie, n'arrêtant de tomber, avait rendu presque impraticable les chemins du royaume par la boue et les glissements de terrain.

C'est finalement quatre jours après son départ qu'il reparut, sale, sentant les algues et le sel, et torse nu. Il tenait entre ses mains, serré contre lui, son haut entourant un objet semblant à la fois pesant et pourtant léger. Le rouge de la folie était toujours présent dans ses yeux, mais un sourire carnassier presque joyeux barrait son visage, détonnant d'avec les jours précédents. Finalement, comme une réponse à la curiosité se lisant dans les yeux de tous les drows de la salle du trône, il déplia son tissu, révélant une coupe toute de cristal faite, transparente et magnifique.

Tullaris l'interrogea alors sur ce qu'était cette coupe, et son jeune frère lui apprit qu'il tenait là le Calice Sanglant, et qu'il importait que lui, dirigeant de Ghrond, use de ses pouvoirs. Dubitatifs, Tullaris remercia Khain, décidant de se renseigner plus avant sur cet artefact avant de décider de l'employer ou non. Mais revenons-en au seigneur Dibello, car ces histoires sont parallèles dans le temps.

Ce dernier, un voisin direct, avait vu son armée défaite il y avait quelques lunes de cela par les troupes ghrondiennes, simple mesure de notre puissance montrée à ce voisin. Il était donc venu, assuré d'assistance de sa guilde en cas de problème, reprendre ses biens; ignorant nos déboires. Ah il se sentit bien marri en contemplant l'état du royaume, et alors que son messager nous informait de la raison de sa venue, il nous proposa assistance. Alors que le seigneur Tullaris lui narrait les déboires militaires survenus avec le sire Aracknor, il proposa que lui et sa guilde aide Ghrond à obtenir réparation.

Les Chevaliers du Consulat passèrent à l'action, et il fallut deux défaites avant de parvenir à pénétrer les défenses d'Erackness, cela fait l'on put porter encore deux assauts. A ce moment, le démon se vengea chez les membres du Consulat et encore deux fois en Ghrond. Voyant cela, Khain apostropha publiquement Tullaris pour qu'il use du Calice, tandis que Dibello proposait une place au Consulat aux ghrondiens le temps de l'éradication de la menace commune.

Tullaris choisit le Consulat, Khain choisit de faire sécession et de se servir du Calice, il fonda la guilde du Calice Sanglant. Ceci est la Grande Séparation du peuple de Ghrond.

Chapitre troisième : de la Grande Séparation à la Sainte Croisade

On narrera ici, d'abord l'histoire de Tullaris, puis celle de Khain, lesquelles se rejoindront à la fin...

Au sein du Consulat donc, l'on apprit à vivre pour une guilde. L'adversaire du moment, Aracknor, s'était détourné des terres consulaires, et les chevaliers firent de même, pour ne pas ajouter plus de morts à ce combat sans fin.

La paix régnait en Ghrond, l'étendard des Chevaliers du Consulat flottant aux frontières suffisant à enrayer toute velléité d'assaut des provinces environnantes. Mais Tullaris, et son nouveau grand ami Dibello, firent le constat que les seigneurs récemment arrivés en ce monde avaient bien à souffrir inutilement lorsque par malheur un seigneur assoiffé de sang croisait leur route, et celle menant à leurs terres tout spécialement. Aussi les deux seigneurs décidèrent de créer une alliance de divers sires du voisinage, rassemblant une dizaine de territoires d'environ trente mille hectares chacun. Le seul critère était le respect de tous et l'entraide entre membres, de ce qu'on aurait pu appeler une guilde, si ce n'était qu'elle n'était ni diplomatiquement constituée, juste une alliance militaire en somme.

Quelques seigneurs furent visés par l'alliance, mais il faut dire que bien souvent ils firent amende honorable pour ensuite la rejoindrent. Jusqu'à ce qu'un jour, un membre de l'alliance, grand ami de Dibello, fut frappé par une guilde : La Compagnie Blanche. Les membres de cette assemblée mirent ensuite Taradon à feu et à sang, et Jackal, voyant cela, autorisa l'alliance à riposter au nom du Consulat, ce qu'elle fit. Mais cela ne suffit pas, l'escalade des combats s'amplifia, et si Ghrond fut épargné, son armée n'épargna pas les Compagnons ! La Compagnie Blanche fut rayée militairement et territorialement de la carte de Dragostina, avant d'être officiellement dissoute peu après. Fêtant cette victoire, les guerriers de l'Alliance faisaient déjà des plans glorieux pour l'avenir, quand un mal se leva, ou plutôt se releva, en Dragostina : La Genèse du Crépuscule venait de renaître...

D'abord dubitatifs à son égard, les Chevaliers du Consulats lui déclara la guerre après l'anéantissement de Taradon, qui rendit Tullaris fou de rage. Des membres de l'alliance rejoignirent la Genèse et ses alliés, d'autres la combattirent, les amis d'hier s'affrontaient maintenant, l'alliance, sans son fondateur fédérateur, n'était plus. La Grande croisade contre la Genèse avait commencé...

...

Khain, lui, avait vu ses terres harassées d'ennemis de toutes sortes, mais grâce au Calice des royaumes l'avaient rejoint, et c'est une guerre victorieuse que la guilde du Calice Sanglant mena contre les Guerriers Destructeurs, lesquels furent presque réduits à néant. Alors que la guilde grandissait, la Genèse fit son apparition, à la joie de Khain, ravi d'apprendre qu'il ne serait pas seul dans la région à faire couler le sang.

Mais un membre du Calice, tué par la Genèse, Azaer, ressuscita en Anktil, et trahit le Calice pour Kal Torak, entraînant par là le Calice à la guerre contre la Genèse, Tullaris et Khain se retrouvaient sur le champ de bataille...

Chapitre quatrième : De la Sainte Croisade à la chute de Ghrond

La Genèse pliait, encaissait assaut sur assaut, mais ne rompait pas. Les entrepôts de ShraK semblant tels des réservoirs sans fond de ressources pour reconstruire la nuit ce que les croisés détruisaient le jour. Mais les Chevaliers du Consulat dominaient, et Karon Kar avait ainsi chuté, tout comme la terre de Crocht.

C'est pendant cette guerre que Tullaris organisa un immense réseau d'espionnage ghrondien, à la fois pour être mieux informé des nouvelles du nouveau monde, mais aussi afin de briguer l'une des dernière place disponible à la table ronde des Chevaliers du Consulat, celle de Chevalier Espion. Il l'obtint, tant par sa fidélité et son ardeur à la bataille contre les Guerriers Destructeurs par le passé, et contre les adorateurs de Kal Torak au présent, que par la qualité de son réseau de renseignements. Il fut donc adoubé chevalier par le grand Jackal, et l'est encore.

Les armées génésiennes furent donc finalement repoussées, craignant même de franchir par mégarde les frontières de Ghrond, tant l'armée drows était puissante à l'époque dans la région, malgré la relative faible superficie du royaume.

Pour les caliciens, c'était une toute autre affaire, les légions immenses de Crocht rasant tout sur leur passage, et ne pouvaient être arrêtées, telle une vague recouvrant le sable. Tous les génésiens semblaient se retrouver dans leur voisinage, et les affrontements étaient terribles. Si Tullaris envoyait toujours les ressources excédentaires de Ghrond à Khain, ce n'était rien à coté des immenses convois descendant par la volonté de ShraK.

Et le Calice fut trahit, et le Calice fut vaincu... Révélant les stratégies de défense à la Grande Pretresse Zandramas, Azaer permit aux siens de raser non seulement l'ensemble des terres caliciennes, mais aussi Ghrond, les terres de Khain lui étant frontalières...

Les armées caliciennes, ou ce qu'il en restait, Khain à leur tete, s'étaient en effet réfugiées en Ghrond, mais la coalition des royaumes génésiens ne laissa pas une pierre sur l'autre dans le domaine, et c'est sous les yeux de Tullaris, qui ne pouvait se battre, que Khain fut frappé d'une flèche dans la nuque, avant d'être percé par les armes des génésiens qu'il affrontait à ce moment-là. C'est la deuxième des Trois Flèches que reçut Tullaris, celle qui lui fit abandonner tout sentiment de vivant. L'elfe noir qu'était Tullaris mourut alors, symboliquement, pour faire place à Dace, le nouveau dirigeant du peuple de Ghrond, lequel le suivit dans la montagne alors qu'ils fuyaient les assassins de la Genèse...

Chapitre cinquième : De la chute de Ghrond à la fondation de Lux

Alors que le pays et le massif presque entier tombait sous la coup de la maléfique Genèse du Crépuscule, quelques centaines d'elfes de la nuit avaient pu suivre Dace à travers les monts et cols pour se réfugier là-haut, où les armées adverses ne pourraient les rejoindre.

Restant là quelques jours, les ghrondiens furent rejoints par d'autres survivants, quant un messager de Naglolie finit par arriver, assurant le peuple de Ghrond que le Consulat ferait tout pour redonner un fief au seigneur chassé, quitte à prendre des terres d'un autre Chevalier du Consulat si nécessaire. Mais Dace refusa, arguant que la seule terre qu'il voulait était celle-ci, où son frère avait péri. Il refusa l'aide du Consulat, l'aide militaire en tous cas. Mais armes et denrées des Chevaliers permirent d'équiper la troupe de drows pour le combat. Car retrouver sa terre, son espace, voilà ce qui animait maintenant le dirigeant drows.

Le Chevalier hésitait alors entre une action de guérilla ou la re-fondation d'un royaume. Finalement, on raconte qu'alors que Dace s'était éloigné de sa troupe, il revint avec un corbeau énorme marchant à ses cotés, et sans plus d'explication, il ordonna à ses troupes de se diriger vers les corbeaux, et de tuer tous les génésiens rencontrés en route. En effet, l'on voyait de loin comme un nuage de volatiles.

La compagnie se mit en marche, n'osant poser de question à son étrange leader qui semblait avoir tant changé. La neige commençait à tomber, de même que la nuit quand la troupe arriva assez près pour pouvoir distinguer les corbeaux presque individuellement. A ce moment-là le grand corbeau accompagnant Dace prit son envol pour rejoindre le tourbillon de ses confrères. Ces derniers tournoyaient au-dessus d'une vallée que n'avait jamais remarqué aucun habitant de Ghrond.

Et Dace indiqua alors, que là-bas se trouvait le salut, la lumière de son peuple : Lux. Et les drows fondirent sur le domaine génésiens, et les corbeaux, dès qu'un serviteur de Torak était blessé, semblaient tomber du ciel pour le plus rapidement possible le dévorer... La victoire totale, les pertes légères ne semblaient pas même faire sourire le chevalier, qui, sombre, indiqua la voie qu'allait suivre Lux : la reconquête de toutes les provinces perdues.

Chapitre sixième : De la fondation de Lux aux retrouvailles

Ayant découvert les vertus de la guerre et de la violence, et ayant constaté combien celles-ci surclassaient celles de la morale et de l'honneur, Dace décida de ne pas retourner au sein du Consulat, qui par ses codes et ses alliances l'empêchaient. Il devait reconquérir les provinces perdues, par la violence, tout comme elles avaient été conquises par l'ennemi.

On abandonna donc l'espionnage, tout en maintenant un réseau important mais sans commune mesure avec le précédent, avec un unique objectif d'espionner le voisinage immédiat de Lux.
On abandonna donc la production de biens, seul le pillage chez l'adversaire enrichirait le domaine.
Mais on bâtit une armée puissante et sans égale dans la région, de manière à obtenir par le combat tout ce dont les troupes et le peuple avaient besoin.

Bataille après bataille, guerre après guerre, Lux grandit; tout comme sa liste de victimes, et d'ennemis. Les seigneuries indépendantes, les guildes bien ou mal pensantes, tout était cible pour les armées luxoises.

Les rares tentatives de revanche de la part des royaumes mis à sac entraînèrent des carnages plus grands encore, et c'est finalement dans un état de guerre perpétuelle que se trouva la terre des luxois. Aucun adversaire, seul, n'était à la mesure de notre peuple et de ses guerriers, mais l'ennemi par le nombre et l'alliance de circonstance, en venait à lutter à égal avec nos armées.

Le pays était ravagé chaque mois, et se relevait, et combattait, encore, et encore, et encore, jusqu'à la mort... Mais Lux ne croissait plus, les pertes égalaient les gains, et seule la haine pour l'étranger continuait de croître, au contraire des blés, et des nouveaux-nés. Finalement, c'est une victoire, en deux assauts, du peuple des terres des Montagnes de Kalahin, qui permit aux adversaires de franchir le défilé, et d'assiéger le palais de Dace.

Devant le besoin de denrées fraîches pour relever les murailles et ravitailler les troupes pour partir à la revanche, l'on contacta les Chevaliers du Consulat, à la recherche d'une aide. Mais les braves chevaliers, voyant ce que Tullaris était devenu, refusèrent. Arguant des principes qu'autrefois le chevalier avait connus, fait sien et défendu, ils convainquirent Dace de rechercher à nouveau la paix, l'honneur, plus dans la guerre, mais dans la vertu.

Et Dace fit la paix avec ses adversaires, et rejoignit à nouveau le Consulat. Retrouvant ses frères, qui, à jamais, ne le nommèrent point Dace, mais Tullaris, ou Tutul', comme aimait à le surnommer Jackal. C'est là les grandes retrouvailles du Consulat et, peut-être, une des dernières fois où Tullaris l'emporta sur Dace...

Chapitre septième : Des retrouvailles à la chute du Consulat

C'est au sein du Consulat que l'ancien Ghrond, désormais Lux, reprit une vie plus paisible. Dace siégeait à nouveau à la table ronde des Chevaliers, lesquels ne lui tenaient finalement pas si rigueur de son passé récent, fait de guerre et de sang.

La guilde prospérait, on se battait parfois, pour montrer sa force aux voisins ou venger un pair agressé injustement. Petit à petit, Lux s'insérait dans la vie de la guilde, faite de grandes joies et quelques peines, mais toujours de camaraderie. Jamais le peuple luxois n'eut à regretter d'appartenir aux Chevaliers du Consulat, tant l'entente était grande entre les seigneurs et entre les peuples qui composaient cette assemblée. La fidélité, l'amitié et l'entraide, sans limite autre que la capacité, était une des rares règles dans cette guilde. Et le peuple de Lux se souvient encore, en temps de disette ou lorsqu'un adversaire mettait à sac le royaume, la venue de nombreux émissaires. Envoyés par les chevaliers, tous offrant des ressources pour aider Lux. Et les chariots de denrées que seule la reconstruction, non, que seul l'embellissement du domaine pouvait stopper.

Beaucoup d'ouvrages parlent de cette époque dorée, parfois présentée comme une apogée. Les poètes en ont tiré des oeuvres magnifiques, de même que tout artiste, du forgeron au sculpteur, a laissé une marque de cette époque que l'on peut toujours retrouver dans l'actuel duché.

Mais des affaires de diplomatie, et de politique, allaient provoquer la fin de ce temps...

L'Ombre Automne décida en effet de porter assaut sur les terres consulaires...
Tous les puissants chevaliers virent leurs cités, leurs donjons, leurs bâtisses, mises à terre... Des régions entières furent annexées, et leurs habitants originels tués sans merci...
Dés lors, les luxois sortirent, à jamais, de leur innocence, si l'on peut appeler cela ainsi. L'on avait vu les réfugiés venir, l'on avait entendu leurs récits affreux, mais surtout... L'on n'avait point vu venir un assaut d'une telle ampleur. Ainsi la vie et la mort ne décidaient non pas sur les champs de bataille, mais dans les complots sourds, ourdis dans l'ombre et en secret. Un tel enseignement ne s'oublierait pas... Jamais...

Et tandis que des luxois furieux et réclamant le sang de ces indépendants meurtriers, rejoints puis menés par Dace par en personne, les Chevaliers n'apportèrent que la réponse de la passivité. "Nous l'avons mérité", dit Jackal en personne... En cela il avait du faire un choix terrible, imposé par les Âmes Noires, choisir entre se venger, et entre l'alliance avec elles. Considérant DenX comme son mentor, il choisit de rester à ses côtés...

Et l'on comprit ainsi que c'est l'intrigue qui avait mené le Consulat jusqu'ici, avec en toile de fond l'hostilité entre les Âmes Noires et les indépendants autour de Vario réunis, et que le Consulat, allié des premières, par trop de zèle avait fauté. Et les seconds, voyant cela, furent trop heureux, de pouvoir, en personne, les châtier.

Mais par leurs actes, et l'acceptation, par les chevaliers, de ne point riposter, quelque chose mourut, oui. Quelque chose, à jamais, fut brisé. Les chevaliers, en renonçant à protéger leur peuple du malheur, à leurs idéaux avaient renoncé. Moins vivants que morts, plus qu'aux affaires courantes ils s'occupaient. Et voyant cela, ressentant une peine de ne plus reconnaître ses amis les plus chers, en Dace, la haine, une fois encore, naquit.

Une haine double, envers les indépendants meurtriers d'abord, qui avaient assouvi dans le sang leur vengeance. Envers les Âmes Noires, ensuite et surtout, qui, en empêchant le Consulat de riposter et en indiquant clairement qu'elles ne les aideraient pas à se venger, voire qu'elles soutenaient le malheur qui avait frappé les chevaliers, le voyant comme mérité, indiquèrent clairement qu'ils préféraient leur réputation à leurs alliés.
Trahison, poignard dans le dos, qui, plus que tous les meurtres des indépendants réunis, avait anéanti la guilde. Sa volonté de vivre, de se battre pour cela, l'esprit de corps qui la caractérisait, tout cela était mort, balayé.
Et le peuple luxois, ce jour là, alors qu'il quittait le Consulat, devenue une morte entité, en fit le serment : lui, un jour, se vengerait.

Chapitre huitième : De la chute du Consulat à la deuxième Grande défaite

Revenu à ce qu'il est commun en Dragostina d’appeler ‘l'indépendance’, les luxois, peut-être par rage de ne pouvoir se venger des seigneurs indépendants, lesquels étaient à la tête de royaume bien trop éloignés et puissants, s’en prirent, on ne sait trop pourquoi, à la guilde des Gardiens Runiques. Ainsi l’on vainquit, une par une et dans leur totalité, les armées de différents domaines membres de cette assemblée, pour leur bien montrer la puissance et le savoir militaire du futur duché. Mais les victimes des armées drows, une fois enterrés leurs morts et reformés les rangs de leurs armées, attaquèrent à leur tour Lux, à plusieurs et sans interruption durant un mois entier. Ils perdirent, sans surprise, les deux premières batailles, mais l’armée elfe noire, exténuée, ne put contenir les vagues suivantes.

Grande fut la colère, en Lux et chez Dace le chevalier, car la supériorité luxoise et elfe noire se devait de l’emporter, face à ces brutes avinées qu’étaient les nains, et autres humains, qui contre Lux s’étaient ligués. L’on fit savoir au chef des Gardiens, un certain Tordek, que bientôt sa tête, sur le sol, allait rouler. Ce dernier, arguant que rien ne l’empêcherait de venger son peuple, reconnu cependant à Lux la supériorité de son armée. Mais, pointant le fait que notre royaume était seul, quand eux étaient toute une assemblée, il se montrait certain de dépasser le handicap que représentait la force propre des drows, entraînés et taillés pour la guerre. Un compromis fut finalement trouvé, la valeur tant des luxois que des runiques ayant été célébrée. La paix régnerait, mais une chose était désormais sûre, pour les indépendants, il faudrait prendre garde aux guildes, alliances et autres assemblées.

La vie reprit alors un cours plus pacifique en Lux, loin des ardeurs guerrières passées. Et c’est alors que le duché se constitua, avec des seigneurs amis, Ezeghim, Azaer et Lyre, comme une association de défense mutuelle, dans cette région dragostinienne. Cette alliance, assez hétéroclite car comprenant, outre Lux, un royaume génésien, le chef de l’Alliance des royaumes Celtique et un membre de la Voix des Anges, était basée sur l’estime réciproque, et fut plus d’une fois utile à sortir l’un de ses membres de la difficulté. La pluralité des situations, des points de vue et des contacts amenant à de grandes possibilités.

Et c’est finalement un autre évènement de la lutte entre Âmes Noires et Ombre Automne qui bouleversa le domaine, tout autant ou presque que, concomitamment, la révélation d’une déesse aux Chevaliers du Consulat : Némésis. On traitera dans un chapitre à venir de manière plus détaillée de l’aventure des Braves de Némésis, ici l’on se concentrera sur le rapport de Lux à l’indépendance. Lequel fut, comme l’on le disait auparavant, fortement influencé par la publication d’un parchemin, un vélin plus particulièrement…

Bien entendu il ne concernait pas Lux, ni Dace, pas nommément du moins. Mais de cette révélation au grand public de choses ignorées de beaucoup, au premier duquel le peuple luxois, une certaine frénésie de la peur du complot pris certains en Dragostina, et notamment certains membres de la Flamme Bleue. Nul ne sait, et ne saura jamais sans doute, puisque les archives de cette dernière assemblée ont été brûlée juste avant que Drizzt Do'Urden y ait accès, si ces guerriers avaient là une vraie peur, ou simplement une utile raison de frapper.

Car ils frappèrent, encore et encore, et durement, Lux. Certains, faisant partir quelques compagnies seulement de leurs royaumes immenses, venaient ajouter plus de misère encore à celle dans laquelle se trouvait le duché. Et si Anktil vint aider Dace, cela ne suffit pas. Ezeghim et Lyre étant alliés à la Flamme, ils ne pouvaient agir, et les mots pesaient bien peu face à une telle bestialité. L’action d’Anktil mérite d’être relatée. Attaquant à l’aide de ses puissants non-morts les royaumes des assaillants, il les défit, lourdement. Mais ces derniers, de rage, reportèrent leur colère sur Lux, et parvinrent, par la guerre et la menace, à faire signer un traité de non-agression par Anktil.

Voyant la détresse de son peuple, et la situation telle qu’elle semblait désespérée, constatant l’absurdité des accusations des guerriers Flamme Bleue envers Lux d’appartenance à l’Ombre Automne, Dace décida de contacter ces seigneurs indépendants. De nombreux noms, dans le sombre vélin, avaient été indiqués. Au hasard, le chevalier dépêcha, en Iona, à la princesse Scathach, une supplique d’éclaircissement, et d’assistance pour un problème qui le dépassait.
L’échange fut nourrit, tant en quantité qu’en qualité, et toujours empreint de respect. Prenant ses responsabilités, l’Ombre Automne fit pression sur la Flamme, si cette injustice se poursuivait. Il n’y eu pas d’excuse des assassins et des violeurs, mais seulement la fin du passage de leurs armées. Et, pour cela, l’Ombre Automne, à jamais peut être en Lux, fut pardonnée, et louée.

Mais le mal était fait, le domaine était détruit, et après la Flamme Bleue, ce furent divers seigneurs qui profitèrent de l’opportunité, oui la sinistre opportunité de grappiller quelques miettes d’hectares et de richesses, sur un pays déjà à terre. Et le peuple de Lux, las, en venait à penser à abandonner de lutter…

Chapitre neuvième : De la deuxième Grande défaite à la chute des indépendants

Voyant l'Etat de Lux avec commisération, voire avec quelque sympathie, la Princesse Scathach d'Iona proposa à Dace l'aide de son peuple, et une opinion favorable si le chef drow venait à envisager d'entre à l'Ombre Automne.
Telle était l'unique option que vit alors le seigneur de Lux, et il la joua donc, en entier.

Après quelques entretien avec d'autres membres de l'organisation qui fut secrète, le futur duché entra de plein droit dans celle-ci. C'est à cette occasion que des liens forts furent noués avec les peuples de l'Aven Mazia, de Lasne, de Piwien ou encore d'Alivénia, des liens qui perdurèrent jusqu'à la chute de ces royaumes...

Les bâtiments furent rebâtis en Lux, les entrepôts regarnis, la démographie redevint positive et les terres, à défaut de beaucoup grandir, pour le moins se regarnirent. Les elfes noirs de Lux, et Dace le premier, découvrir alors un monde fait d'intrigue et de complot, où les bons indépendants s'opposaient apparemment aux perfides Ames Noires, à la vile traîtresse Raia et aux sanguinaires guerriers de la Flamme Bleue.
Mais ces adversaires à vie, bien que honnis, étaient dans le même temps admirés, et respectés. Ainsi les premiers mots de Vario à propos des Ames Noires furent ceux-ci :"voilà une assemblée, qui par sa qualité et son but [défendre l'indépendance et la culture de l'assemblée très liée] nous ressemble fort, ils seront ou nos plus fidèles alliés, ou nos plus terribles concurrents et ennemis".

Mais ce monde, ce combat, était fait tant de plume et de discours que d'échanges armés, où battre l'adversaire en place Frozell valait bien plus que remporter une bataille militaire. Mais il était parfois bien moins glorieux, d'un coté comme de l'autre, et d'apprendre les coups bas que portèrent les Ames Noires, le ressentiment luxois à leur égard n'alla que croissante, bien que teinté d'une certaine compréhension, au regard des actes portés, cette fois, par les indépendants...

...

C'est à cette époque que, après sa rencontre avec la déesse Némèsis, Jackal décida de dissoudre l'ordre des Chevaliers du Consulat et de créer l'assemblée des Braves de Némèsis, lequel ordre fut rapidement embrassé par les anciens chevaliers. Se posa alors un dilemme en Lux, sur le chemin à suivre. Celui du passé, avec les Braves ? Ou celui de l'avenir, avec les indépendants ?

C'est Lord Vario qui trancha, en signifiant bien aux luxois que l'appartenance à l'Ombre Automne n'impliquait pas la non-affiliation à une guilde. Ainsi en Lux, on reporta le choix de la fidélité, en décidant de ménager les deux serment, de manière à ne pas en favoriser l'un jusqu'à mettre en péril la validité de l'autre, ménager le passé et l'avenir, pour vivre le présent en harmonie, tel était le vœu des luxois.

Chez les Braves, la vie reprit comme aux débuts du Consulat, l'on recruta de nouveaux membres, tels Senna et autres graines de Guerrier Céleste. Mais, très vite, le blue reprit tant Jackal que Dace, et seule la vitalité des nouveaux membres permis de maintenir la guilde vivante. Finalement, avec le temps, et malgré une amitié intacte et un soutien sans faille dans l'adversité, les luxois, après avoir goûté à l'indépendance de toute guilde, commençaient à la regretter...

C'est à ce moment que, un soir terrible, suivi d'une année dantesque, l'assemblée des indépendants fut anéantie, par des cataclysmes incompréhensibles, qui frappèrent certaines terres telle l'Aven Mazia ou l'Alivénia. Tout disparu, tout fut rayé de la carte, et perdu dans la poussière et la brume de l'oubli...

Voyant leur futur anéanti, voyant une voie choisie fermée devant eux, les luxois décidèrent de rester au sein des Braves. Mais dans l'attente de s'ériger en une puissance suffisante pour balayer les ennemis directs de Lux, ceux pour qui la haine était la plus forte, et avivée par l'immobilisme des Braves de Némèsis : la Flamme Bleue.

Chapitre dixième : De la chute des indépendants à la refondation du Calice Sanglant

La justice de Némésis était bien peu respectée en Dragostina, et les Braves n'avaient point la puissance nécessaire pour faire changer cela. Aussi relativement rapidement, et malgré les efforts de Jackal, l'idéal de justice quitta le centre des préoccupations des membres de l'assemblée, et se borna à la gestion au jour le jour du domaine commun.

Aussi, se mettant un peu à l'écart de ses compagnons, Dace revint à ses précédents contacts, dans le but de savoir si la création d'une assemblée commune à but guerrier pourrait les intéresser. C'est, finalement, une évidence qui s'imposa par hasard à Dace, avec l'arrivée d'un émissaire de Stakam en Lux. L'unique seigneur survivant du premier Calice Sanglant venait proposer d'à nouveau activer le terrible artefact, et de venger la défaite passée.

Pensant à l'œuvre inachevée de Khain, et à la puissance que lui conférerait le commandement d'une guilde, Dace se laissa convaincre facilement, de même que le peuple de Lux. Et, en quelques mois, Dace, Khain et leur nouvel allié, un Templier de la Nuit nommé Kaitos, fixèrent les statuts et objectifs de la guilde à naître : ils en seraient les maîtres, et viseraient à faire tomber les trois grandes guildes d'alors : les Chevaliers du Graal, la Flamme Bleue et les Ames Noires.

Les sceaux protégeant les vivants du pouvoir du Calice furent levés, et, une fois encore, l'héritier, Dace, versa quelques gouttes de son sang dans la coupe, pour l'activer. Kaitos fit de même, tout comme les seigneurs qu'il avait rallié à la cause. Stakam, lui encore, amena de grands guerriers tels ElamS ou Tordek, ou encore Niopée et le Shaman Guk. Tous versèrent leur sang dans le Calice, et tous devinrent ses serviteurs, jusqu'à leur mort, et même au-delà...

Même au-delà, car l'on découvrit avec surprise, après l'activation de l'objet de cristal, l'arrivée d'un émissaire du récent créateur de l'Eveil des Autres, le traître qui avait causé la destruction de la première assemblée du Calice Sanglant, ou tout du moins ce qui restait de son corps : Anktil, le premier éveillé. Et dans sa missive, ce dernier regrettait la faiblesse de l'ancien occupant de ce corps, Azaer, et indiquait que ce dernier était toujours sensible à la fidélité envers le Calice. Ainsi, c'est avec cette assemblée que fut signée la première alliance de l'assemblée à naître, ainsi se fit le premier contact des luxois avec l'Eveil des Autres.

Les seigneurs étaient prêts, les lieux de rencontre également, alors vingt seigneurs mirent à bas les bannières de leurs anciennes assemblées, pour hisser bien haut et clair celle de leur nouvelle maison : le Calice Sanglant.

Moki Nombre de messages : 225 Date d'inscription : 13/01/2008

Chapitre onzième : De la refondation du Calice Sanglant à la première guerre contre les Ames Noires

Les guerriers servant du Calice n'avait qu'un but : la puissance. Et, à leurs yeux, la puissance, c'était les territoires et l'armée.

De nombreux royaumes, mal protégés par des seigneurs faibles n'ayant que peu ou pas d'alliés, furent défaits et en grande partie annexés par les caliciens. Chaque mois voyait de nouveaux combats, de nouvelles guerres. Toujours assoiffés, de sang et de combat, de tormas et de terres, les membres du Calice Sanglant faisait naître une sombre force en Dragostina, une force consciente d'elle-même, peut-être trop confiante cependant...

Rapidement crainte et redoutée par les faibles guildes et domaines, l'assemblée du sang intéressait les puissants d'alors. Infiltrée à dessein, ou indiscrétion d'un calicien, il n'empêche que très tot il devint connu que les Chevaliers du Graal étaient dans la ligne de mire du Calice Sanglant. Aussi, simultanément, deux des quatre grandes guildes d'alors, la Flamme Bleue et le Temps du Renouveau, mirent Dace en garde, le menaçant de représailles si jamais les chevaliers étaient attaqués. Contre trois des plus grandes guildes de ce monde, la victoire n'était guère probable, aussi l'on remit à plus tard un assaut de grande envergure.

Fut donc reprise la politique d'élimination des faibles, mais ceux-ci vinrent à manquer. Les caliciens commencèrent à s'attaquer à des seigneuries de plus en plus fortes, avec parfois des ripostes fermes et, il faut le dire, bien méritées. Dans le même temps, l'on cherchait à résoudre le problème de cette alliance des trois puissantes assemblées. Il fallait les diviser, pour les éliminer une par une. Mais comment faire ? On convint qu'un jour ou l'autre, une opportunité se présenterait, à nous, alors, d'être assez fort à ce moment-là, pour la saisir et l'exploiter.

C'est à cette époque que se déclencha une guerre immense, opposant la Flamme Bleue aux Ames Noires. Les premiers réussirent à convaincre les Esprits Dorés, guilde comptant une poignée de seigneurs de guerre sanguinaires de se battre à leurs cotés. Le sire Kaitos, alors seul membre présent du haut conseil du Calice Sanglant, au nom de l'urgence et de l'opportunité guerrière, décida d'entraîner également le Calice dans la mêlée, espérant, en plus d'un gain de puissance, s'attirer pour plus tard la bénédiction de la Flamme Bleue pour éliminer ses frileux alliés, qui à la guerre ne voulaient les seconder. Dans le sang, l'acier et le feu forger une alliance, dans un four tel qu'il brûlerait tout pacte de papier. Car la seule signature indélébile, pour le Calice était le sang, pour la Flamme était l'incendie.

Mais dans cette guerre, rapidement les Ames Noirs ne furent plus seules, rejointes par les Braves de Némésis, les anciens compagnons des luxois. Aussi, Dace décida de laisser le choix à chaque Calicien de se battre ou non, pour sa part, il ne prendrait pas part au combat. La guerre dura quelques mois, elle permit à de nombreux caliciens d'annexer des terres Ames Noires, qui ne furent pas contestées par la suite, cette guilde mobilisant surtout ses armées contre les grands domaines de la Flamme Bleue et ceux des sires Kaitos et Guk.

Un désespéré porta les armes en Lux : Pélamir d'Aldrias. Peu après, il fit appel à la protection divine, empêchant les luxois d'aller chercher vengeance pour leurs morts. En riposte, l'on alla saigner quelques naggas en Hilandris. Là commencèrent et s'arrêtèrent les hostilités, en ce qui concernait Lux. La fin de cette guerre fut ornée de confusions et de drames, ainsi les Flammes Bleues, si habiles à chercher du renfort, obtinrent une trêve séparée pour leur assemblée. Voyant cela comme une preuve de manipulation et de duplicité de la Flamme, Dace prit contact avec le chef du clan DenX, négociant une paix blanche avec ce dernier. Il faut mentionner que, dés le second mois du conflit les Braves de Némésis stoppèrent tout assaut sur le Calice, et que, officiellement, les Esprits Dorés restèrent en guerre contre les Ames Noires, préférant la protection divine à la réception de ripostes.

Ainsi s'achève la première guerre contre les Ames Noires, les gains en terres et ressources avaient été conséquents, mais la division au sein de la guilde entre les partisans de l'action et ceux de l'attente, comme une blessure, avait vu le jour...

Moki Nombre de messages : 225 Date d'inscription : 13/01/2008

Chapitre douzième : De la première guerre contre les Ames Noires à la seconde chute du Calice

Alors qu'une large part des caliciens désirait poursuivre plus avant le rapprochement avec les Flammes Bleus, au moins leurs méthodes, une autre se montrait quelque peu horrifiée par ce qui lui apparaissait comme une vassalisation du Calice Sanglant à la flamme. Mais leur nombre se réduisit comme peau de chagrin, à la faveur des nombreuses expéditions militaires menées par la Flamme Bleue.

En effet, deux guildes qui furent parmi les plus grandes de ce nouveau monde, dont une qui le domina, les Descendants de l’Est et les Sages de Vvardenfel, étaient en train de mourir… La lente chute dans l’apathie de leurs dirigeants faisait leurs âmes mourir, un par un ils quittaient en pensées Dragostina. Tandis que les pillards de la Flamme Bleue, suivis dans leurs activités de pillage par, entre autres, les Esprits Dorés et des servants du Calice Sanglant, faisaient eux périr les corps physiques de ces géants aux pieds d’argile.

Le gain facile, la victoire ne manquant aucun rendez-vous, les femmes et l’or à profusion, les terres à prendre comme si elles étaient données, ah la tentation était bien grande, et bien peu y résistèrent… Mais, un peu de vie résidait encore chez ceux que, par calembour, on appelait maintenant, « les descendus à l’Ouest »…

Dame Isatis, devenue du jour au lendemain dirigeante de cette autrefois vénérable assemblée, devenue vétuste depuis, ainsi que Zhangdhar de Norwindel, furent la cible des trois grandes guildes guerrières d’alors : la Flamme Bleue, les Esprits Dorés et bien sur le Calice Sanglant. La destruction fut totale. Ou presque. Restait des ruines. Et des larmes. Et du sang. Et de la colère. Et, surtout, de l’incompréhension. Après une histoire mouvementée entre les deux assemblées, les Descendants de l’Est se jetèrent dans les bras de leurs ennemis d’hier, aujourd’hui leur seul salut, l’unique force militaire digne de ce nom du continent qui ne fut alliée à la Flamme Bleue : les Ames Noires.

Et Dace, dans un dernier effort pour rompre avec la Flamme Bleue, dont son assemblée devenait chaque jour en peu plus un des appendices, décida d’une mesure exceptionnelle envers les Descendants de l’Est. Il offrit à Dame Isatis, et imposa à ses membres, une attaque par attaque encaissée ou un demi million de tormas. Somme qui, à l’époque, représentait presque une fortune pour le futur Duc. Il fut obéi, mais des dissensions, menées par le nain Tordek, virent cette fois le jour ouvertement.

Les Caliciens réclamaient vengeance, vengeance contre les Braves de Némésis, pour les attaques reçues pendant la précédente guerre, qui n’avaient point été vengées. Et alors que les Ames Noires commençaient à élever le ton, et que la Flamme Bleue pressait pour que le Calice Sanglant s’en prenne aux Braves, le luxois décida de sceller le Calice, avec l’accord de Kaitos et Stakam. Les idéaux et objectifs des trois dirigeants divergeaient, de même qu’au sein de l’assemblée.

Trois choix furent proposés aux Caliciens : rejoindre l’Eveil des Autres, ce que firent Kaitos et Stakam ; rejoindre les Esprits Dorés, ce que firent une majorité des caliciens ; ou revenir à l’indépendance, ce que fit Dace et d’autres. Parmi ces derniers autres, deux employèrent toutes leurs forces à se venger de Némésis, en punissant ses serviteurs, les braves. En ce faisant, ils entrèrent dans l’histoire, en même temps que la leur s’achevait.

Le Calice, une fois encore était scellé. Mais cette fois-ci, trois personnes savaient où le trouver, Kaitos de Yamaviva, Stakam d’Eredar, et Dace de Lux…

Moki Nombre de messages : 225 Date d'inscription : 13/01/2008

Chapitre treizième : De la seconde chute du Calice à la dernière guerre de la Flamme Bleue

Lux retrouvait donc à nouveau l'indépendance, le futur duché avait vu sa renommée grandir, en mal et parfois en bien, mais ses forces réelles, elles, n'avaient guère évolué. Les luxois étaient un peu plus riches, possédaient bien des terres en plus, mais au final, ce domaine indépendant n'avait qu'une armée pour le défendre.

Toutefois, Lux avait l'avantage d'avoir des alliés, ou plutôt d'anciens amis, dans les deux grands camps se faisant aujourd'hui face : celui des Âmes Noires, qui comprenait les Guerriers Célèstes et les Braves de Némésis, et celui de la Flamme Bleue, assistée de l'Eveil des Autres et des Esprits Dorés. Aussi, la paix régnait chez les luxois et, mise à part deux assauts du lâche Yuhilan, sous prétexte de se venger d'assauts de seigneurs désormais membres de la Flamme Bleue, nul ne vint troubler le calme des montagnes.

La période de direction du Calice Sanglant, si elle s'était soldée par un échec, n'en avait pas moins été riche en événements et en bonnes choses. Et, si le passage au sein des grandes machinations de ce monde avait été bref, il n'en avait pas moins été plus qu'ennivrant, et, quelque part, les luxois regrettaient de se voir désormais à la bordure du grand affrontement qui se préparait.

La guerre n'intéressait plus les luxois, pas la guerre en elle-même, tout du moins. La puissance, la domination, voilà qui attirait, plus encore aujourd'hui qu'hier, les drows de ce pays. Analysant la foule de rapports qui avaient été rédigés, avant, pendant et après la dernière grande guerre, on en tira de nombreux enseignements, dont trois en particulier. Le premier était l'importance d'une guilde unie et soudée, qui allait ensemble dans une même direction. Le second était l'importance que cette guilde puisse compter vraiment sur des alliés, avec qui l'alliance ne serait pas qu'une page de parchemin tâchée, mais un sentiment, un devoir, un respect. Le dernier était l'importance, en temps de guerre comme de paix, de la torma ; il en fallait beaucoup pour faire et gagner la guerre, mais également pour se faire et soutenir des alliés, quand sa propre guilde est en paix. Et, tout cela, on ne le trouvait qu'en une seule assemblée sur le continent : les Âmes Noires.

Jalousie, envie, admiration, respect ; désir enfin de leur ressembler. Mais l'échec du Calice Sanglant était consommé, Dace avait échoué, et il eut été bien folie de recommencer. Puisque l'on n'avait réussi à créer, soi-même, une telle assemblée, pourquoi ne pas rejoindre celle existant ? La décision fut donc prise, de porter la candidature du peuple luxois. La réponse fut négative, mais porteuse d'un "mais". Une guerre allait venir, cela, tous le savaient. A l'aune du comportement des luxois pendant celle-ci, les Âmes Noires, peut-être, favorablement cette fois-ci, se prononceraient.

On rejoint donc à nouveau les Braves de Némésis, temporairement cette fois-ci. On fourbit les armes, et prépara les armées. Et quand la guerre fut venue, des batailles l'on livra, contre d'anciens amis, du Calice, et aux côtés d'autres, du Consulat. Deux passés luxois s'affrontaient sur le champ de bataille, et l'ennemi était l'ami d'hier. Le sacrifice du passé était, décidément, un prix trop cher à payer pour rejoindre même la plus grande des assemblées. Car, en Lux comme chez les anciens caliciens, l'incompréhension et la déception d'en être arrivé là régnait.

Non, les elfes noirs ne prendraient pas part à cette guerre, et construiraient, comme Vario en son temps, leur puissance propre seuls, et point trop par la force armée. Cette guerre vit de nombreuses personnes mourir, elle vit aussi le futur duché, fournisseur des combattants des deux bords, conséquemment s'enrichir. Là commençait la réputation de puissance financière de Lux...

Moki Nombre de messages : 225 Date d'inscription : 13/01/2008

Chapitre quatorzième : De la dernière guerre de la Flamme Bleue à la Cour des Eons

Alors que les derniers royaumes combattant finissaient de se consumer dans la folie guerrière, tels l'Ubaye ou l'Eredar, des cendres de la guerre naissaient de nouveaux espoirs, de nouvelles idées. Ainsi le sire Kaitos était devenu esclave, et les Guerriers Célèstes avait du rejoindre. Tandis que de nouvelles assemblées, en grand nombre, voyaient le jour.

Le sire Milkou, ancienne Âme Noire, fondateur de la Flamme Bleue, faisait son retour, comme pour ajouter du crédit à la thèse voulant que le sire Kaizersauze avait pervertie cette guilde autrefois honorable. Bien qu'il fut difficile de croire qu'un jour un seul, la Flamme Bleue ait pu avoir d'autres valeurs que l'attaque du faible et la victoire facile. Les Légendes Eternelles furent donc créées.

Les Âmes Noires, de leur côté, savouraient leur victoire, et leur désormais mainmise sur Dragostina, de par leur puissance militaire et financière. Si l'on excluait les Chevaliers du Graal, plus guère impliqués en Dragostina, nulle assemblée ne pouvait désormais contester cette domination écrasante. D'autant plus écrasante que les conditions qu'ils imposèrent aux vaincus, la reddition et la reconnaissance de leur défaite, et l'acharnement mis par les Âmes à obtenir cette reddition, les fit paraître pire encore que la Flamme Bleue. Car leurs massacres, perpétrés simplement pour obtenir la gloriole d'une reddition, révélèrent plus le courage des combattants de la Flamme, que l'honneur de leurs assaillants. Terribles et sans pitiés, imbus de pouvoir, la face sombre des Âmes était désormais à la lumière, et la puissance de cette guilde, autrefois respectée, était désormais crainte, voire détestée.

Mais, le décors posé, revenons-en à ce qui n'était toujours pas un duché, le domaine de Lux. On continua à y produire moult biens et à les vendre sur le marché, l'or affluait affluait, et la puissance latente du pays augmentait.
Des acquisitions d'hectares furent faites, d'abord chez d'anciens alliés défaits par la guerre et abandonnant leurs terres, mais également chez des seigneurs inconnus, ayant eux aussi quitté leurs fonctions, et abandonné leurs fiefs.

Tout prospérait donc, mais indépendance voulait dire diplomatie, hier comme aujourd'hui. Le contact fut maintenu avec les anciens alliés, tant du Calice que de Némésis. Ainsi l'on aida Smaug d'Eredar à relever son royaume, et les Braves à lutter contre l 'Eveil des Autres. D'autres seigneurs indépendants, tel Mom'Abeth, ancien éveillé, se virent invités en Lux, et les relations avec eux augmenter. Finalement, c'était un peu l'Ombre Automne que Dace retrouvait, des liens personnels avec d'autres seigneurs indépendants et assemblées.

On décida donc, avec d'autres indépendants, une guilde de former. Cela dans un but de neutralité, et de défense commune d'intérêts. Ce serait la Cour des Eons...