Les deux enfants étaient toujours ravis quand leurs parents leur proposaient une sortie agrémentée d'un pique-nique. Bien souvent ils y allaient avec leur nourrice et quelques serviteurs car leurs parents, de part leur fonction, étaiet bien trop pris. Ils partaient alors de bonne heure le matin afin d'arriver le plus tôt possible sur le lieu de leur convoitise. Tantôt une clairière
au milieu du bois, tantôt une prairie vaste et fleurie, ou encore une plage. Plus rares étaient les pique-niques sous les flots, car les enfants y passaient déjà beaucoup de temps.
Quel que soit l'endroit choisit il y avait toujours une source à proximité pour permettre à tous de se désaltérer, de se ressourcer et s'hydrater la peau.
Les serviteurs qui leur étaient tous dévoués les laissaient en général vadrouiller à leur guise, sans négliger toutefois de les suivre afin d'assurer leur sécurité. Le pays avait beau être en paix, ils étaient malgré tout armés car on n'était jamais à l'abri de troupes isolées vadrouillant sur ses territoires.
Les rares fois où les parents étaient disponibles, ils emmenaient leurs enfants pour une sortie familiale, ce qui était indéniablement source de grande joie pour les enfants.
Aussi lorsque Sylwenith annnonça à ses jumeaux, ses premiers nés, que le lendemain ils partaient tous les quatre en excursion pour quelques jours, ils ne tinrent plus en place. Elle leur demanda de n'emporter que peu de chose, l'intendance se chargeant des vivres et autres équipements vitaux, d'autant que sur place il y aurait probablement de quoi se sustenter grâce à la flore locale.
Dans un grand état d'agitation ils préparèrent tous deux un petit paquetage avec quelques vêtements de rechange et un ou deux trésors. Ils se couchèrent tôt mais euret beaucoup de mal à trouver le sommeil.
Le lendemain, ils partirent en petit cortège. Le couple avait laissé leurs deux plus jeunes enfants à la nourrice, et s'était entouré d'une petite troupe armée, de quelques scientifiques et d'une dizaine de serviteurs. Les enfants sentaient bien , du haut de leurs 10 ans que tout ce remue-ménage n'était pas habituel.
En effet, les dirigeants de Glaës'Ilöth avaient prévu cette excursion pour passer du temps avec leurs enfants, mais aussi pour aller découvrir un nouveau territoire récemment exploré par quelques pionniers du royaume, et qui présentait beaucoup de possibilités.
Ce territoire, contrairement à Glaës'Ilöth qui se trouvait à l'embouchure d'une rivière, était situé en pleines terres, dans un terrain peu marécageux, mais dotés de nombreux et grands lacs. Il était au sud-est du royaume initial à environs 10 jours de marche Nagga , durée qui pour un autre peuple- tel celui des elfe- pouvait être réduite de moitié.
La partie explorée n'était pour le moment pas immense et il revenait au roi Loth de décider s'il fallait ou non continuer. Le sentiment de celui-ci était partagé : si le terrain était prometteur cela serait un avantage de le developper au mieux, et il pourrait peut-être l'offrir plus tard à ses enfants.
Cependant cela leur coûterait beaucoup d'efforts et de ressources que le royaume ne pouvait pour le moment s'accorder. Il avait donc décidé d'aller sur place jauger des possibilités des lieux et de leur accessibilité.
Parmi les personnes qui les accompagnaient se trouvaient quelques magiciens qui par leurs enchantements variés rendaient la progression de la troupe bien plus simple et rapide. Sylwenith elle-même aidait avec sa magie elfique.
Le chemin fût donc parcouru sans encombre majeure, et le groupe arriva cinq jours plus tard à l'orée de ce territoire nouveau.
Devant eux s'étendaient plusieurs grands lacs dont l'eau scintillante sous le soleil rappelait l'éclat de pierres précieuses. Entre et autour de ces lacs, une herbe verte, riche et épaisse poussait en un tapis odorant. Cà et là des joncs, et autres roseaux formaient des rideaux touffus et quasi-impénétrables. A gauche des lacs, au Nord donc, une forêt, relativement jeune encore, apportait ombre et fraîcheur au lac le plus occidental . Très loin derrière eux, à l'Ouest, ils pouvaient encore voir le ruban argenté de la Plosk'lar qui ondulait dans son lit menant à la mer et à l'embouchure de laquelle Glaës'Ilöth était bâtie.
Sur la droite, au Sud, une petite chaîne montagneuse point trop élevée, pourrait suppléer aux besoins en pierre d'une communauté qui s'y installerait. Elle coupait également les assauts du vent et des intempéries, voire même des assaillants éventuels qui pourraient provenir du reste du continent.
Face à eux, au delà des lacs, des plaines à perte de vue dans lesquelles on pouvait deviner des silhouettes d'herbivores en train de paître.