Mero Gaisos

Comment Constantin arriva en Ouidia

Constantin était à la recherche d'Aethelwulf qui à la tête de son armée avait pillé le pays. Constantin marchait, suivi d'une troupe nombreuse, vers le nord. Alors qu'ils s'enfonçaient dans de sombres forêts, ils tombèrent sur une clairière. Là ils virent un jeune homme jouant de la harpe sur un tertre. Il avait l’air jeune, une chevelure blonde, un manteau vert et à la taille il portait une large épée richement ornée. Alors Constantin lui adressa ces paroles :
- Comment te nommes-tu et où sommes nous ?
Le jeune garçon lui répondit:
- Ce n'est pas difficile je suis le chant du rossignol, l'oeil de l'aigle, les crocs du loup et la mémoire des arbres. L'on me nomme Vaturus, fils de Lug; je suis poète, voyant et juge. Ce pays s'appelle Ouidia depuis le jour où Barios le Furieux, fils de Boios le Pourfendeur vint en ce pays. Et toi quel est ton nom et d'où viens-tu si bien accompagné ?
- Je m'appelle Constantin et des terres qui sont au sud, je suis à la recherche d'un brigand nommé Aethewulf. L’as-tu vu, poète ?
- Je ne l'ai point vu, étranger !
- Qui est ce Barios ? Pourrait-il m'aider dans ma quête ?
- Barios, fils de Boios est le cauchemar des troupes, le faiseur de veuves, le tueur de dragons et le seigneur de cette contrée. Laisses ta troupe établir son camp ici et vient avec moi je vais te montrer à mon Roi, car il n'est pas agréable de recevoir la visite d'une troupe armée.
Et c'est ainsi que Vaturus accompagna Constantin jusqu'à la demeure de Barios

Comment Barios découvrit Ouidia

Alors qu'ils marchaient dans les bois sombres et froids, Constantin demanda :
- Ouidia est un bien étrange nom, d'où vient-il ?
Or donc Vaturus répondit ceci :
- A l'époque où Barios n'avait que quinze années, il parti chercher un troupeau en vu d'une razzia prouvant ainsi sa valeur bien qu'à quinze ans seulement ses exploits étaient nombreux et connus de tous. C'est alors qu'il trouva un troupeau de brebis qu'il suivi jusqu'à un ruisseau. C'est de là que l'on appelle désormais ce pays Ouidia qui veut dire "rivière aux moutons". Et c'est ici qu'il rencontra l'amour.

C'est à cet instant qu'ils arrivèrent dans une clairière où trônait une lance scellée dans une pierre coiffant un tertre où l'herbe y était taillé.

Comment Barios rencontra Ildiko

Constantin stupéfait et admiratif devant cette vision demanda :
- Quelle est cette lance et que fait-elle placée ainsi ?
- Cette lance est nommée Mero Gaisos et possède une très grande puissance. Elle appartient à ce pays mais il lui est soumis.
- Mais pourquoi donc n'est-elle pas auprès du seigneur de ce royaume ? Pourquoi est-elle ainsi sans défense, perdue au milieu des bois alors qu'elle d'une si grande puissance ?
- Mero Gaisos est aussi une malédiction pour Barios qui ne peut l'utiliser aussi est elle loin de lui.
Mais elle n'est pas sans défense car elle est protégée par Ildiko la rouge, la corneille apportant mort et désolation.
- Qui est-elle ? Quelle est cette malédiction ?
-Ildiko est une fille de l'autre monde. Elle est la rivière qui nourrit et fertilise la terre, elle est la corneille de combat.
Quand Barios découvrit le ruisseau il y trouva une jolie naïade se baignant au milieu des brebis se nourrissant de leur lait. En posant son regard sur elle, il fut plongé un bonheur immense; l'amour s'empara de lui. Soudain elle se mit à fuir en direction des montagnes. Il la poursuivit. Ce ne fut pas une chasse effrénée mais plutôt un jeu. Après ce jeu qui dura plusieurs jours, ils arrivèrent à la source du ruisseau.
Mais continuons la route je vous conterait la suite en chemin car nous risquerons d'être surpris par la nuit or il ne fait pas bon errer dans ces bois le soir tombé.

Comment Barios tua Dusios

L'eau sortait d'une large et sombre crevasse où brillaient deux pales lueurs. Ces lueurs se rapprochèrent et une forme immense et noire apparue. Un dragon, ver immonde sorti des ténèbres et tins ces paroles :
- Ce lieu t'est interdit, pourceau ! Seule ta mort pourra apaiser ma colère !
C'est ainsi que commença le combat de Barios et du Dragon. Le Ver s'appelait Dusios et il gardait la source, sa fille était Ildiko qu'il retenait prisonnière en même temps que la source mais cela Barios ne l'apprit que plus tard. Malgré le courage du jeune guerrier, le combat tourna en la faveur du monstre. D'un coup de patte il brisa son bouclier si bien que les plus grands morceaux avaient la taille d'épines. Sa queue lui arracha l'épée des mains et l'envoya si haut qu'elle ne retomba jamais. De son souffle il fit fondre sa cotte de maille qui coula jusqu'au ruisseau et pris la forme du lit si bien qu'on nomme cette source Letisama, la très grise. Alors que Barios, couvert de blessures, était sur le point de succomber; Ildiko lui envoya une lance :
- Prends cette lance, garçon ! Elle se nomme Mero Gaisos et tuera le Dragon.
Barios pris la lance et fut soudain pris d'une fureur guerrière et de sa lance il transperça Dusios si bien que du sternum elle passa par le coeur puis par la gorge et sorti par le haut du crâne.
Mais dans son dernier souffle Dusios maudit Barios :
- Soit maudis ! Cette lance te trahira comme elle m'a trahi car tu n'auras pas le droit de connaître l'amour d'Ildiko.
C'est ainsi que mourut Dusios et qu'Ildiko fut libérée. Depuis la lance est tenue à l'écart de la demeure de Barios ainsi qu'Ildiko protégeant Mero Gaisos. Et c'est pour cela que Barios, fils de Boios n'est pas souverain de ces lieux mais seulement régent car il n'a pas pu s'unir avec la vierge guerrière Ildiko, fille de Dusios.

Comment Constantin se reposa chez Barios

C'est alors qu'ils arrivèrent à la demeure de Barios.
- Voilà ! Nous sommes arrivés ! annonça Vaturus
- Cela ressemble plus à une ferme qu'à une résidence princière ! Où sont les troupes protégeant votre seigneur ?
- Nous sommes en paix, les vassaux et les guerriers du prince sont dans leurs foyers. L'hiver les combats cessent.
Ils entrèrent dans la bâtisse et arrivèrent dans une grande pièce chaude, une grande table occupait le centre où l'on aurait facilement pu faire tenir une cinquantaine de convives. Constantin découvrit la cause de cette douce chaleur : un très grand foyer où l'on rôtissait un mouton, illuminait la sombre pièce. Vaturus amena Constantin à sa chambre :
- Reposez-vous quelque temps, vous rencontrerez Barios au dîner.

Comment Aethelwulf et Constantin s'insultèrent

Une très jolie servante frappa à la porte de Constantin et lui indiqua qu'il pouvait descendre pour le dîner. Constantin arriva dans la pièce principale et vit un grand, jeune et beau guerrier. Sa chevelure était d'or et de sang, elle possédait de nombreuses tresses; il portait une grande moustache ainsi qu'une tunique de paile bleue et une fibule en or tenait son manteau vert. Il portait des braies brunes et à la ceinture une grande épée à la garde et au pommeau d'ivoire, rangée dans un fourreau orné de somptueux motifs.
- Vous devez être mon hôte, Constantin ?
- C'est fort juste, et je suis heureux de rencontrer un héros tel que vous, Barios fils de Boios !
- Prenez place, mon deuxième invité ne va pas tarder.
Constantin s'interrogea car Vaturus était déjà présent. Quel pouvait être cet invité dans ces forêts d'apparence si désertique.

Un grand guerrier descendit par les escaliers. Il avait le torse nu tatoué de symboles tribaux et portait pour manteau une peau de loup. Constantin le reconnu tout de suite : cet homme n'était autre qu'Aethelwulf qui sans doute espérait passer l'hiver tranquille dans cette demeure. Constantin ne pu se contenir et laissa éclater sa colère, les deux antagonistes s'injurièrent. Ils en vinrent presque aux mains quand s'interposa Vaturus :
- Cessé ces querelles ! On ne se bat pas à la cour de Barios !
Barios prit alors la parole :
- Vaturus à la parole véritable prononcera le jugement de cette affaire !
Constantin fut le premier à s'exprimer :
- Aethelwulf est un brigand, il a pillé nos colonies en massacrant de nombreux innocents dont il a laissé pourrir les chaires pendues aux arbres. Ce monstre est un criminel qui ne mérite que la mort !
A ceci Aethelwulf rétorqua :
- Mon frère, ses colonies se sont établies sur la terre de nos ancêtres dans les steppes de Macha. Les "innocents" étaient des soldats colons, avec leurs fermes ils épuisaient les ressources de mon pays et nous affamaient en chassant le gibier et tuant nos troupeaux. Ce qui leur est arrivé n'est que justice !
Alors Vaturus rendit son jugement :
- Les steppes ne sont pas assez riche pour nourrir deux peuples et le traitement subis par les fermiers a été trop sévère. Les colons devront partir des terres et Aethelwulf rendra les captives à leur famille, il dédommagera les familles des victimes d'une composition d'un poulain par hommes tués.
Barios conclut par ces mots :
- Le jugement fut rendu équitablement ! Asseyons nous pour festoyer maintenant !
Constantin indigné de ce jugement, préféra garder son calme et dîna silencieusement. Après le repas il parti dans sa chambre.

Comment Constantin rentra à son campement

Une fois la nuit tombée, Constantin sorti par la fenêtre. Mais sa fuite fut dénoncée par les aboiements des chiens. Quand les gens de la maison sortirent dehors Constantin était déjà loin. Il réussit malgré tout à rejoindre son campement et prépara avec ses capitaines la capture d'Aethelwulf pour le lendemain. Il décida d'envoyer une dizaine d'hommes s'emparer de Mero Gaisos.

Informé par ses gens, Barios dépêcha ses serfs auprès de ses vassaux en ayant toute fois la certitude que ses troupes ne pourraient intervenir avant deux jours. Il décida alors d'affronter seul les troupes de Constantin.

Le lendemain matin Constantin arriva avec une troupe d'une trente-centaine et trente cavaliers. Une ambassade arriva pour demander la reddition d'Aethelwulf. La réponse fut le massacre de l'ambassade !

Combat de Constantin et de Barios

Barios sorti accompagné seulement d'Aethwulf et de Vaturus. Face à eux la trente-centaine de Constantin. Barios s'avança avec un large bouclier aux bords tranchants et tenant de l'autre main l'épée au pommeau d'ivoire. Vaturus portait une épaisse cotte de maille, il tenait à la main une lance à la pointe acérée et tenait posé à ses pieds un bouclier à l'umbo étincelant. Aethelwulf n'était armé que d'un casse-tête.
Les trente cavaliers s'élancèrent vers les trois héros. Alors Barios poussant trois cris si bien que les chevaux s'affolèrent renversèrent leur cavalier et les piétinèrent puis prirent la fuite. Ces cris glacèrent d'effroi les soldats du sud dont une centaine moururent et deux centaines prirent la fuite. Ces trois cris sont Horreur, Effroi et Terreur.
Constantin écoeuré envoya toute sa troupe dans une charge effrénée. Mais la charge des trois champions fut encore plus redoutable et le massacre des hommes du sud commença. Malgré leur charge héroïque, sous les blessures de plus en plus nombreuses et sous le nombre des guerriers de Constantin, ils cédèrent peu à peu.
Soudain apparu dans le ciel un sombre nuage noir, une pluie de grêlons tomba et la foudre frappa. Le sombre nuage était les larges ailes noires portant une magnifique mais terrifiante jeune fille à la chevelure blonde que l'on nomme Ildiko. Les grêlons étaient en fait les têtes des soldats envoyés à la recherche de la lance sacrée. La foudre était quant à elle la lance Mero Gaisos qui massacra d'un seul coup un tiers de la troupe.
Ildiko pris à revers l'armée ennemie et taillait en pièce les hommes du sud. Quand Barios la vit, il la cru en difficulté et n'écoutant que son coeur pris Mero Gaisos. Il se déforma et pris une apparence horrible; il fut pris d'une fureur guerrière et massacra toute la troupe. Mais dans sa folie il blessa mortellement Aethelwulf. Sa colère ne fut apaisée que par l'intervention d'Ildiko qui se dénuda. Il se précipita alors vers son ami agonisant et pleura de chaudes larmes.
Ils donnèrent sépulture à Aethelwulf. Vaturus parti dans les bois composer une ode au défunt. Barios rentra dans sa demeure accompagné d'Ildiko. Sachant sa fin proche, Barios décida de vivre pleinement son amour.

Comment mourut Barios

Constantin s'étant caché toute la journée sous les cadavres des hommes du sud, sorti à la faveur du crépuscule. Il s'infiltra alors dans la demeure royale vide des gens de Barios.
Barios s'unissait enfin à Ildiko, elle perdit ses ailes et de vierge guerrière elle devint femme et reine de Ouidia. Barios pus embrasser la souveraineté mais son règne fut de courte durée. Il était en train d'admirer le si beau regard de sa reine quand soudain une ombre arriva par l'arrière et la Lance le trahi comme elle avait trahi Dusios. Constantin exulta, la pauvre reine fut plongée dans un profond chagrin. L'homme quel avait tant aimé mourut la Lance transperçant son coeur qui ne s'arrêta jamais de saigner. Comble de l'horreur, Constantin viola la jeune sans défense, elle qui fut la terreur des champs de bataille.
Quand Vaturus revint dans la demeure royale, il vit une jeune femme se laissant dépérir.

La prophétie

Alors Vaturus le fils de Lug; Vaturus le Médecin, le Voyant posa ses mains sur le ventre d'Ildiko.
Il prononça ces mots :
- En t'unissant avec Barios tu perdis un grand pouvoir mais un pouvoir encore plus grand naît en toi. Cet enfant que tu porteras et que tu enfanteras dans la douleur sera Divico, le vengeur. Il accomplira maints exploits, il tuera Constantin et rapportera Mero Gaisos en Ouidia.

Ainsi s'achève cette histoire, ici en commence une autre....