Un dernier pas

Invité

Tout semblait si paisible en ce lieu. Un véritable havre de paix, dans lequel tout n'était qu'harmonie, loin des guerres de la civilisation.
La moindre brindille, le moindre roc, le moindre oiseau semblait avoir sa place ici, et former un tout immuable. Même la communauté qui avait investi ces ruines semblait s'imbriquer parfaitement avec les éléments, en une parfaite osmose.
Démon, elfe, humain, cela importait peu, ils étaient tous égaux.

Traopsen ne savait pas trop comment il avait atterri ici. Il y avait bien eu la missive reçue de nombreuses lunes auparavant, lui proposant de rejoindre cette guilde. Mais il était alors déjà engagé auprès des Nomades, pénible souvenir.
Puis son inconscient l'avait poussé jusqu'ici. Mû par une force inexplicable, il avait laissé la direction du royaume à sa femme, et s'était mis en chemin, se laissant guider par ses pas. Il ne savait où il allait, mais faisait confiance à son instinct. Jusqu'à tomber sur Celerna-Ilonë.

Le nom de ce lieu s'était imposé à lui, tout naturellement. Lorsqu'il sut où il était, il décida d'établir son campement pour la nuit avant d'aller plus avant... ou de repartir chez lui.
Mais la nuit n'amena pas son lot de sommeil quotidien. Le barbare, chose étonnant pour les gens de sa classe, se fondit en réflexions sans fin.
Après la missive reçue en provenance d'Ouidia pour le recruter, et malgré qu'il ait notifié son refus, il s'était renseigné sur Celerna-Ilonë, ses membres, sa dirigeante, mais surtout les tenants et aboutissants de leur existence. Et un point l'avait particulièrement intéressé, à savoir l'apprentissage de la maîtrise de l'énergie et le contact qu'elle ouvrait avec l'autre monde.

En effet, les fondateurs de son peuple entretenaient des liens très étroits avec le monde des morts. Pour eux, une âme ne s'évaporait pas, mais restait près d'eux, et participait à la vie quotidienne de la tribu. Avec le temps, cette croyance s'était perdue, laissant place à la culture guerrière pure et dure, qui n'autorisait que peu d'abstrait.
Aujourd'hui, plus personne en Bribakven ne s'intéressait au culte des morts, à part Traopsen. Il avait hérité cela de ses parents, fidèles aux traditions, mais ils étaient morts trop tôt pour lui enseigner quoique ce soit. Et nul n'était en mesure de lui apporter ce savoir, qui était resté oral.

Mais depuis que Celerna-Ilonë avait été portée à sa connaissance, l'espoir de savoir enfin s'était remis à bruler en lui. Et sans s'en rendre compte, cette idée ne l'avait plus quitté. Peut-être même était-ce cette envie qui avait guidé le barbare jusqu'ici, ou encore l'esprit d'un de ces ancêtres, désireux de faire renaître les us d'antan.

Au lever du soleil, la décision de Traopsen était prise. Il allait continuer et parcourir le peu de chemin qui le séparait encore de ce puits de cognition.
Il lui fallut peu de temps pour atteindre son but final. Mais en débarquant ici, il se sentit à part, déplacé. Tout n'était que paix et sagesse, alors que sa vie se basait sur le combat. Pourrait-il s'intégrer, resterait-il solitaire au sein du groupe, ou devrait-il se séparer d'eux à regrets ? Seul le temps le lui dirait, mais il était maintenant temps de s'avancer parmi ses pairs.

Il commença à arpenter Celerna-Ilonë, attendant de croiser quelqu'un.
Mais il n'entendit ni ne ressentit pas la voix qui se réjouissait de son choix, loin, très loin d'ici...

Invité

Divico et Barnaunos avait pu s’entretenir avec l’ambassadeur d’Ouidia, Cannatos. Il les avait informé des nombreux problèmes que rencontraient actuellement la guilde. Il leur avait parlé de la folie d’Occalina des Loups, ainsi que de Zian-Heï et de sa prise de pouvoir. Ces nouvelles n’étaient pas des plus réjouissantes mais ils gardaient néanmoins espoir en l’avenir.

Après leur entretient ils décidèrent de rejoindre leur compagnon Cuno, c’est alors qu’ils sortirent dans les jardins à sa recherche. Divico ressentit l’énergie incroyable qui émanait de ce lieu magnifique. Il avait jadis senti une énergie aussi grande lorsqu’il fut en possession de Mero Gaisos mais l’énergie de la Lance lui avait paru comme le flot d’un torrent sauvage, une énergie qu’on ne pouvait maîtriser mais qui nous submergeait ; alors qu’ici ses sensations était d’une tout autre nature, l’énergie formidable de ces lieux était canalisée et donnait une impression de bien-être et de plénitude.

Au loin, Barnaunos aperçu une grande silhouette, celle d’un homme du nord. Le nordique semblait ébahi par le spectacle qu'offraient les jardins, troublé par l’harmonie des lieux. Les hommes d’Ouidia s’approchèrent alors de l’inconnu et lui souhaitèrent la bienvenue :

« Bienvenue est ta visite, Homme du nord !
Je suis Divico, fils de Barios de la maison de Boiorix ; je suis Divico fils d’Ildiko, fille de Dusios ; je suis Divico vainqueur de Constantin ; je suis Divico des quatre provinces d’Ouidia.
Voici Barnaunos, sage et juge de la province de Brogia.
Comment te nomme t-on, voyageur ? »

Invité

Traopsen avait continué à déambuler dans les jardins de Celerna, s'émerveillent toujours plus de la nature de ce lieu, lorsqu'il entendit une voix l'interpellant, qui venait de derrière lui.

Il lâcha à regret la contemplation d'une fleur qu'il n'avait jamais observée auparavant, afin d'étudier son interlocuteur.

Le barbare s'offrit un laps de temps considérable avant de répondre, ce qui lui permit de détailler à loisir les deux hommes. Ils semblaient être des nordiques eux aussi, mais Traopsen avait du mal à savoir si cela le réjouissait ou l'irritait. Il avait ainsi de quoi se sentir plus à l'aise, mais le dépaysement en Celerna était si total qu'il aurait aimé croiser des invididus d'autres contrées.

Cependant, il fut frappé d'une chose, qui ne faisait qu'augmenter son malaise. Cet homme, ce Divico, semblait bien prétentieux. Enoncer ainsi son nom à plusieurs reprises, quel besoin en avait-il, si ce n'était celui de se faire plus important qu'il ne l'était ? Peu important à Traopsen les qualificatifs attribués à cet homme, la seule chose qu'il en retiendrait serait son nom. Et encore...
Et cette manière de présenter son ami, quel contraste dans l'importance qu'il lui accordait ! Non, vraiment, ce Divico ne lui inspirait rien qui vaille. Mais ce n'était qu'une première impression, qui était à confirmer ou infirmer.
Malgré tout, le barbare décida de rester méfiant et distant, et de ne pas se laisser dominer par cette pimbêche, tout en ne laissant rien paraître.

Bonjour à vous, nobles étrangers. Et merci pour votre accueil. Vous êtes les premières personnes que je croise en ces lieux.

Je me nomme Traopsen, barbare de mon état, et dirigeant des Terres de Bribakven. Et peu m'importe comment me nomment les autres, je n'en ai cure.

Vous dites venir de Ouidia ? Alors vous connaissez probablement Ildiko. C'est elle qui m'a la première parlé de ce lieu, auquel mes pas m'ont guidé, outrepassant ma volonté.

Où se trouvent les autres membres de la communauté ? J'aimerais les rencontrer avant d'aller me reposer. Le voyage a été long et la nuit passée particulièrement mauvaise, et j'aspire plus que tout à une couche douillette, pour un sommeil réparateur.

Invité

Le barbare se présenta comme se nommant Traopsen et n’attachait pas de grande importance aux présentations comme les aimaient les hommes d’Ouidia qu’ils fussent nobles ou non. Il disait être ici par le souhait de la reine Ildiko, Okia de Celerna-Ilonë qui avait souhaitée que son peuple vienne rejoindre la guilde et la voie de la sagesse.
Il souhaitait également rencontrer les autres membres de l’assemblée. Barnaunos prit alors la parole :

« Eh bien ! Soyez le bienvenue au Temple de Celerna-Ilonë. Je vais vous conduire au sein du Temple vous pourrez alors y rencontrer d’autres membres, l’amazone d’Hyperborea se fera une joie de vous y accueillir.
Nous ne pourrons vous accompagner bien longtemps car nous devons partir bientôt. Nous aimerions revenir en Ouidia avant que ne tombe le Feth Fiada. Nous sommes actuellement à la recherche de notre compagnon Cuno et j’espère que nous le trouverons en vous menant au Temple. »

Alors il l’invita à le suivre et ils partirent en direction du Temple.

Invité

Traopsen était volontairement resté en arrière, feignant d'être perdu dans ses pensées.
Son antipathie à l'égard de Divico ne s'était pas apaisée, et bien que le compagnon de ce dernier lui ait paru plus abordable, il n'avait nulle envie de cheminer avec eux.

Il attendit que la distance entre eux soit suffisante, tout en prenant garder de repérer où ils se dirigeaient avant de les suivre.
Chemin faisant, il se ravisa. Personne en Bribakven ne savait où il se trouvait, et il ne pouvait prendre le risque de déclencher des recherches qui promettaient d'être armées et grandement belliqueuses.

Il s'assit dans l'herbe, s'aidant d'une pierre plate pour rédiger son parchemin.

Citation :: - A l'attention de la régente Traopsenia de Bribakven -

Ma chère,

Mon périple m'a mené malgré moi sur le chemin de la sagesse, jusqu'au temple de Celerna-Ilonë, auquel nous serons désormais affiliés pour une durée encore indéterminée.
Je vais y demeurer pour le moment afin d'y représenter notre patrie. Si la régence venait à vous causer soucis, envoyez à moi le sage Maolen en qualité de représentant.

Je vous tiendrai informée de ce qu'il se passe ici. En attendant, ordonnez à nos différents clans guerriers de ne surtout pas piétiner des terres Mokis, désormais nos alliées.

Traopsen

Il fallait maintenant l'envoyer...
Le barbare regarda autour de lui et aperçut ce qui semblait être un prêtre, à l'autre bout du jardin. Il le rejoignit à grand pas, avant de s'adresser à lui.

Hum... Bonjour mon brave. Je suis Traopsen, moki récemment arrivé à Celerna. J'ai une missive à envoyer, mais ne suis accompagné d'aucun de mes messagers habituels.
Auriez-vous l'amabilité de la faire parvenir à la régente Traopsenia, en Bribakven ? Je vous en serais extrèmement reconnaissant.

Il lui tendit le parchemin scellé.

Autre chose... Pourriez-vous m'indiquer la Salle du Conseil, ou tout autre endroit où rencontrer les autres représentants mokis ?

Lorsque Traopsen eût pris connaissance du chemin à emprunter, il remercia le prêtre par quelques pièces d'or, peu accoutumé aux us en vigueur à Celerna, puis il se mit en quête de la Salle du Conseil.