Légende d'Onimeno

Le peuple d'Onimeno, nomade, composé à ses origines de chasseurs, vivait dans les grandes plaines, fertiles en eaux et en viande. Ces plaines, vallonées, exposées aux vents de l'est, se caractérisaient par la présence surprenante de deux volcans surgissants de la terre. Ces deux volcans furent à l'origine des nombreuses légendes d'onimeno. Comparés à deux yeux rouges de démon, ils donnèrent leur nom à ces terres. Onimeno, signifiant "aux yeux de démon". Ils sont considérés à la fois comme le protecteur des terres, nourrisssant les plaines de leurs cendres, et comme le fardeau de ce peuple, détruisant et anéantissant toute trace de ce peuple. Ils sont à la fois porteurs de vie et de mort, ancrés dans la terre mère et s'étirant vers le ciel. On peut donc facilement imaginer le culte qui en découle.


Le Loup Bleu, fils de Lance Vive, descendant du Dieu-Démon aux yeux rouges, naquît à l'Automne.
Il se révéla, bon chasseur, maniant la lance avec dextérité, faisant honneur à son père dont il était plein d'admiration. Un jour alors qu'il revint de la chasse avec ses compagnons, son père l'invita à le rejoindre dans la tente familiale. Le fils et le père, face à face, les yeux pleins d'admiration réciproque, se regardèrent longuement sans dire mot. Le père tendit sa lance, ornée de runes magiques, que s'empressa de saisir le fils. Aucune parole ne fut échangée, mais le jeune loup comprit le cadeau que venait de lui faire son père. Il était désormais chargé de veiller sur le clan. Lance Vive devenu Lance Sage mourut peu après lors de son sommeil.

Blessé, le jeune Loup ne put participé à la chasse quotidienne et resta au campement. Alors que sa mère lui préparait son pansement, des enfants arrivèrent en courant, en criant : soldats, soldats !
De la colline s'élevait une tempête de poussière aux milles éclats d'acier.
Le campement désorienté face à une telle marée humaine, les meilleurs guerriers partis à la chasse, tenta désespérément d'organiser une défense. On posta les archers et les lances derrières les barricades, les femmes et les enfants, chargés de vivres fuirent vers les yeux de démon.
Mais chacun comprit vite l'inutilité de cette résistance. Les soldats, armés, casqués, s'approchaient dangereusement.
Tant qu'à mourir, je mourrais fier, en guerrier !
Le jeune loup sauta sur son cheval, la lance à la main, et chevaucha vers l'ennemi, qui, arrêté à quelques centaines de mètres de là, préparait l'assaut final. Les épées adverses se levèrent à l'unisson, les arcs se tendirent.
Le galop régulier, lance pointée en avant, la monture et son cavalier fondirent sur l'ennemi d'argent.
L'ennemi vit la silhouette de ce jeune fou, grandir, à mesure que la distance diminuait. Il devint si grand que l'ombre envahit la plaine. Le froid glaça les veines de ces soldats.
Il s'ensuivit un mouvement de panique et l'armée battit en retraite.
Les généraux, en voyant cette charge, crurent à un piège et la peur se propagea au sein de l'armée qui se retrancha dans son camp de fortune.

Le soir, les guerriers revenus de la chasse se rassemblèrent et décidèrent d'attaquer le camp ennemi la nuit même. Ils savaient que l'armée reviendrait, peut-être encore plus puissante. Le jeune loup prit la tête des cavaliers, galvanisés par l'exploit de l'après midi, et massacra les soldats.
C'est ainsi qu'il prit le nom de Loup Bleu et devint le guide des terres d'Onimeno.
Sa première décision fut de créer une armée et de faire des terres d'Onimeno un royaume puissant qui pourrait résister aux attaques de seigneurs belliqueux.