L'Hyperborea

Extrait de "Mes voyages au bout de Dragostina" d'Ermold le noir.

Géographie.
Hyperborea est, comme son nom l'indique, un petit royaume situé dans le nord de Dragonista, à environ trois semaines de marche de la capitale. Récemment fondé (on y reviendra), il ne comptait à l'origine qu'un village qui a, avec l'accroissement de la population, essaimé en de petites communautés forestières puis agricoles. A l'exception des quelques zones défrichées, la végétation est dense, évoluant d'une épaisse forêt mixte touffue à une végétation clairsemée de conifères et de buissons sur les reliefs qui annoncent les montagnes rouges, frontière orientale naturelle du royaume (Ces dernières furent nommées ainsi en raison de la teinte des sommets neigeux au lever du soleil). Les montagnes se prolongent loin au nord, entourant au final le royaume sur deux côtés, barrant les vents froids et lui conférant ainsi un climat relativement doux au vu de sa latitude. Vers le sud, elles s'abaissent progressivement et parallèlement, la forêt laisse place à des prairies et des steppes. Bien que celles-ci ne fassent pas officiellement partie du royaume, c'est là que les amazones vont régulièrement chercher leurs chevaux.
Des nombreux ruisseaux descendent des montagnes, s'enflant parfois en de petites rivières à la fonte des glaces. C'est sur ces cours d'eau qu'ont été bâtis les petites communautés.
Il n'y a aucune route en Hyperborea, juste quelques pistes tracées là où la forêt était trop dense pour permettre le passage d'un cheval, parfois d'un chariot.

Histoire.
Initialement, Hyperborea est une colonie d'exilées. L'histoire orale raconte qu'à la suite d'une guerre perdue, les proto-hyperboréens (tous semblent vouloir oublier le nom et la localisation de leur patrie ancestrale) furent contraints à l'exil sur Dragonista. C'est également à cette époque que les hommes, désignés responsables de leur déchéance, furent déchus de leur droits de gouvernement. De ce fait, les femmes sont depuis à la tête de toutes les structures sociales, armée y compris, ce qui leur valut le nom d'"amazones" par les peuples dragonistiens, appellation qu'elles reprirent rapidement à leur compte pour se désigner elles-mêmes.
Sur ce nouveau continent, elles errèrent un moment, bousculées par différents peuples, avant de se fixer en un lieu relativement isolé. La communauté initiale, dénommée Sylvapolis (en raison de sa nature primitivement forestière) devint progressivement la capitale d'une demi-douzaine de petites communautés.
[L'histoire récente sera developpée plus tard...]

Population.
Les amazones sont un peuple farouche. Le prestige est une valeur essentielle, et s'acquiert par la loyauté envers son peuple et l'excellence dans son métier (pas forcément celui des armes d'ailleurs). Elles sont également très pragmatiques, et visent l'efficacité avant tout. L'artisanat est par exemple très répandu (et réputé), notamment en ce qui concerne le travail du bois et la tannerie, mais peu industrialisé. L'économie tourne principalement autour du commerce de cet artisanat, de la chasse et de la culture des zones défrichées aux alentours des villages. Une bonne part du négoce concerne également les plantes, herbes et potions diverses (nombre d'amazones sont des herboristes compétentes) très réputées dans les royaumes alentours. La monnaie dragonistienne a d'ailleurs progressivement remplacé le troc.
Les hommes occupent une place particulière dans la société; ils ne sont pas méprisés et leur talents reconnus mais restent cantonnés à des postes sans responsabilité.
L'éducation et la transmission du savoir se fait par culture orale. A sa majorité (16 ans), le ou la jeune adulte est conduit devant le conseil (voir plus bas) qui décide de sa future occupation, en accord avec ses aptitudes et si possible ses volontés. Il ou elle devra ensuite apprendre le temps nécessaire auprès d'un(e) maître(sse) qui sera seule juge de son aptitude et de la durée de la formation.
Les contacts parfois belliqueux avec leurs voisins ont rendu le peuple particulièrement circonspect à l'égard des étrangers (a fortiori envers les mâles) voire carrément hostile dans le cas des démons, morts-vivants et autres damnés.
Les voyageurs seront considérés au mieux avec méfiance tant qu'ils n'auront pas prouvé leurs sentiments amicaux par des actes concrets. Il n'existe d'ailleurs aucune coutume d'hospitalité à l'égard des étrangers en Hyperborea. Mais les liens d'amitié sont fidèles autant que difficiles à établir.

Politique et justice.
Le gouvernement est divisé entre les mains de plusieurs amazones choisies par le conseil des anciens (oui, un homme y représente les siens) selons leurs compétences, et leur caractère... On y distingue par exemple la gardienne de la justice, la grande stratège responsable de la diplomatie extérieure et des décisions de guerre et de paix, la capitaine des armées, la maîtresse marchande, etc...
Les postes sont attribués pour une durée indéterminée, et changés relativement souvent (généralement en cas d'incompétence ou de démission) sur décision du conseil car vécus comme une grande charge sans pour autant être plus prestigieux qu'un autre métier.
Il n'existe pas de loi en Hyperborea. La justice est déterminée par le bon sens et les coutumes locales, au pire recours est fait à la sagesse de la gardienne de la justice dont la décision est irrévocable.

Art de la guerre.
Les amazones comptent sur un noyau d'armée permanente pour assurer la sécurité en temps de paix. En guerre, la majeure partie de la population peut s'armer et combattre. Les archères amazones sont particulièrement habiles, grâce à une longue tradition de chasse. Les tactiques reposent essentiellement sur la guérilla, l'escarmouche en terrain couvert et la terre brûlée, visant à démoraliser l'ennemi quand cela est possible. Lors des combats hors du pays et en terrain dégagé, elles comptent sur un choc brutal et frontal de cavaliers après avoir arrosé l'ennemi de flèches et engagé l'infanterie. L'accent était jusqu'ici mis sur la maîtrise du combat individuel, mais ceci a eu tendance à changer vers une meilleure cohésion de groupe après les premiers contacts avec des démons quasi-invincibles en combat loyal...

Spiritualité.
La plupart des amazones sont agnostiques. Toutes ont rejeté leurs anciens dieux au moment de leur exil. De fait, si toute religion est acceptée (tant qu'elle ne menace en rien les autres membres de la communauté), la majorité de la population refuse maintenant l'idée de prédestination et appris à croire en l'être humain avant tout. La sagesse dans les décisions est ainsi devenue une des qualités les plus prestigieuses, puisqu'elle est garante de l'avenir.

Lieux remarquables.
La capitale Sylvapolis reste un grand village, où le voyageur pourra éventuellement trouver à se loger (plus ou moins cher selon son attitude il est vrai) et écouter les chansons envoûtantes des menestrelles, gardiennes des légendes, garantes de la mémoire de leur peuple et de bien d'autres choses. Les autres communautés n'ont que peu d'intérêt au vu de leur difficulté d'accession. Dans les hautes montagnes rouges, le col de l'alerte garde la frontière orientale. S'y trouve une petite garnison chargée d'alerter le peuple par de grands feux de toute invasion venue de l'est. Enfin, au coeur de la vieille forêt, les légendes parlent d'anciennes ruines maudites gardées par des monstres terrifiants. Légende ou réalité, toujours est-il que les hyperboréens évitent cette zone...