L'honnête pièce d'Akisroc

Le gouvernement d’Akisroc

Akisroc est une ville portuaire, fondée au tout début de la colonisation de Dragostina. On y établit une colonie, et très vite, d’autres colons apparurent, comme nous le savons. Des années plus tard, suite à de nombreux conflits visant à établir un Empire d’Akisroc, ainsi que la tentative d’un conquérant de s’emparer de la ville, un consensus de défense se forma et déclara la cité « territoire neutre ». Après cinq ans de paix relative à Akisroc, la cité fut déclarée « cœur commercial de Dragostina ». Désormais, en plus d’être politiquement neutre, Akisroc devenait une métropole nodale par laquelle transitaient tous les échanges de ce secteur de Dragostina. Ce n’est que trois ans plus tard que l’organisme marchand de la ville déclara celle-ci « capitale de Dragostina » ; l’on entra alors dans ce que nous appelons l’ère dragostinienne.

Aujourd’hui, elle est le lieu de rencontre de tous les habitants de Dragostina, lieu de sécurité relative dont la neutralité est toujours préservée par un très large consensus. Elle est par-là même le centre culturel du continent, et définit en partie certaines conventions qui sont appliquées par pratiquement tous les autres royaumes dragostiniens, tels le calendrier, les taxes du marché, etc.

Le gouvernement en lui-même, existant depuis de nombreuses années mais récemment officialisé et accepté par la majorité, est appelé l’Honnête Pièce d’Akisroc, ou plus populairement la Pièce, en raison de sa neutralité politique, de sa transparence et de son hégémonie convenue sur l’économie dragostinienne. La Pièce dirige la cité et détient une armée (en plus de sa garde personnelle), dite l’Union d’Akisroc, dont le but n’est autre que la préservation de la sécurité contre des seigneurs qui pourraient décider de s’en prendre à la capitale de Dragostina.

Quant à cette Union, si certains peuvent craindre que la Pièce s’en serve pour imposer un pouvoir politique à la ville, il faut savoir que cela n’est pas possible. En effet, cette armée est en fait l’union d’une multitude de royaumes ayant décidé de protéger Akisroc. Ainsi, si la Pièce voulait s’en servir contre ces royaumes ou contre Akisroc, l’armée serait dissoute, ou n’aurait tout simplement aucune raison d’obéir à la Pièce. En outre, bien sûr, si l’un de ces royaumes voulait prendre le dessus sur les autres, il va de soi qu’il se verrait exclu de l’Union d’Akisroc, et donc déclaré comme ennemi du reste de l’armée par la Pièce. Le dernier cas de figure serait une alliance entre la Pièce et un royaume dissident, mais encore une fois, jamais la totalité du consensus n’accepterait cette domination, et l’armée se retournerait également contre la Pièce et le royaume concerné. En somme, cette situation fait que l’armée de la Pièce ne pourrait jamais servir à autre chose que la défense d’Akisroc, ce qui contribue à faire de la ville une enclave de paix dans un monde secoué par les guerres constantes.

La garde à l’intérieur d’Akisroc n’appartient cependant pas à l’Union. Il s’agit de la garde personnelle de la Pièce, engagée par la Pièce elle-même. La garde de l’Union, elle, protège l’extérieur de la ville, en surveillant les principaux axes commerciaux, les villages alentour, etc.

Le Haut Conseil de l’Honnête Pièce d’Akisroc élit chaque année le Premier Conseiller parmi ses propres membres, qui est chargé de parler au nom du Conseil lorsque des décisions importantes concernant la cité sont à prendre. Il n’a aucun autre pouvoir que celui de représenter la Pièce, et reste au sein du Conseil une voix comme les autres. Par ailleurs, le Premier Conseiller en poste peut très bien conserver sa fonction d’une année sur l’autre, s’il est à chaque fois réélu par le Conseil.

Le Haut Conseil se compose de douze membres. Un Conseiller reste membre du Conseil au maximum pendant cinquante ans, et ne peut plus l’être une fois cette période écoulée. Lorsqu’un Conseiller meurt ou est jugé incapable d’assumer sa fonction par le reste du Haut Conseil, la Pièce lance un appel à la candidature parmi les personnes les plus éminentes de la capitale, examine méticuleusement les postulants, et en choisit un pour remplacer le Conseiller qui vient de quitter son siège.