La guérison d'Elyria

En arrivant dans la salle, le calme était quelque peu revenu, suite à l'agitation des derniers jours.
Le prêtre se dirigea vers un recoin ou se trouvait une large banquette.

« Allongez vous ici le temps que je vous fasse cuisiner un repas et que j'aille chercher notre magnétiseur. »

Le prêtre repartit prestement en direction des couloirs.

Elyria entra dans la salle de discussion et s'assit sur la banquette qui lui avait été désignée. Une musique harmonieuse parvenait à elle et une soudaine lassitude envahit tout son être. Elle aurait tant voulu pouvoir oublier toutes ces guerres, ces responsabilités pour vivre une vie simple et heureuse dans un havre de paix comme celui-ci...
Elle se redressa vivement, se maudissant elle-même pour de pareilles pensées indolentes. Elle était grand stratège de son peuple. Ses soeurs l'avaient désignée à ce rôle et l'avait accepté. Tous ses actes ne devaient être guidés que par l'intérêt de son peuple, qui avait placé toute sa confiance en elle.
Et pourtant...
En d'autres temps, elle aurait refusé toute aide médicale d'un autre peuple, a fortiori d'un être masculin. Qu'est-ce qui l'avait poussé à accorder ainsi sa confiance ?
Elle soupira. Cela serait une preuve de confiance, dans les deux sens, après tout. Et puis elle était loin d'Hyperborea et de ses guérisseuses. Autre lieux, autres moeurs...
Elle déboucla son ceinturon, déposa ses armes sur le sol et s'allongea. Elle était si lasse... Ecartant sa tunique, elle découvrit sa blessure. Que mille fois maudit soit Tokui et ses démons ! Ils avaient bien failli réussir!
Elle songea à toutes les fières combattantes tombées lors de cette bataille et ses yeux se fermèrent pour ne pas pleurer.
Elle se rappela son arrivée en Dragonista il y a moins d'un an...
Elle se demanda si Faïnella parviendrait à gérer la colonie en son absence...
Tant de choses dépendaient d'elle...
Elle pensa aux étoiles des nuits froides de son pays...

... Et sombra dans le sommeil.

Invité

Sherzia arriva prestement, accompagné du prêtre s'étant occupé de l'accueil d'Elyria.
L nordique sanblait sans age, comme si le temps n'avait aps d'effetx néfastes sur sa personne.
Staure moyene, des muscles assez fin mais bien dessinés, cheveux bonds et long, la barbe prenant la moustache pour redescendre longuement sous le menton.

« C'est la jeune femme allongée là bas, dit le prêtre en désignant l'amazone du doigt.
Je crois qu'elle s'est assoupie, le voyage à du être éprouvant.
De plus, son aura en témoigne, cette dernière souffre d'une grande blessure, Et son esprit semble être tourmenté par de nombreux soucis. »

« Effectivement, son énergie ne circule pas bien, la douleur aux cotes lui bloque les méridiens énergétiques...
Je vous remercie de m'avoir conduit à elle, je vais en prendre soin. »

Sherzia salua le prêtre qui partit en direction des jardins.
Quant à lui, il prit un petit tabouret et le déposa en silence proche de la couche de dame Elyria.
Il s'assit et la contempla, la jeune femme était d'une grande beauté, mais les traits trahissaient une fatigue intense, son aura, d'une couleur orangée, très pale reflétait cet état.
Il la regarda,se concentrant afin d'augmenter sa propre énergie, puis délicatement, il passa sa main au dessus du visage de l'humaine afin de la réveiller dans la plus grande douceur.
Rien qu'en faisant cela, il sentit de nombreux picotements en ses mains, le mal qui rongeait cette femme n'était pas des plus minimes, la blessure tenait bon, et il était grand temps de la soigner convenablement.

Assise sur la banquette, Elyria restait immobile, les yeux encore fixés sur le parchemin qu'elle tenait dans les mains. Elle reposa en soupirant le message sur ses genoux et observa les rayons lumineux qui passaient par la fenêtre pour arriver à elle. Tout était harmonie ici, sauf ses pensées qui restaient confuses.
Elle soupira.
Se levant, elle fit quelques pas vers l'ouverture pour observer la nature resplendissante des jardins du temple. Sa blessure était encore douloureuse, mais elle devait admettre que les soins de Sherzia avaient accéléré la cicatrisation au-delà de qu'elle pensait possible. La plaie sans doute souillée par les griffes démoniaques avait été comme purifiée et semblait en bonne voie de cicatrisation. Tout cela en moins de deux jours...
Elle songea à Sherzia, à son air mystérieux lors de ses remerciements, à son réveil. Pragmatique à l'extrême comme toutes celles de son peuple, elle n’avait jamais pensé qu'un mystique "magnétiseur" puisse accomplir ce que les soigneuses de son peuple n'avaient pu faire. Il avait même refusé toute récompense ou paiement pour ses services, faisant ainsi preuve d'une générosité désintéressée peu commune en Dragonista.
Et puis cette missive. Pour quelle raison Faïnella lui avait-elle fait parvenir par le royaume de Kalahin plutôt que de la confier à Lindis, qui connaissait la localisation du temple ? Faïnella se montrait si méfiante à l'égard des autres peuples, si sceptique par rapport à une éventuelle alliance. C'était une guerrière avant tout, pas une diplomate.
Mais certains signes ne trompaient pas. Le message était bien d'elle.
Elyria fronça les sourcils. Si la gardienne de la justice et régente de son peuple passait par cette voie pour lui transmettre ce message, ce ne pouvait être que pour une raison: pour signifier sa confiance et celle de toutes les amazones envers les gens de Kalahin. Envers Celerna Ilonë. Et pour un tel revirement de la part de Faïnella, il avait sans nul doute fallu bien plus que des paroles...
La nuit allait tomber et les jardins offraient dans le soleil couchant un spectacle différend mais tout aussi magnifique qu'en journée.
Comme tout changeait vite ici...

Elyria s'approcha d'un prêtre qui venait d'entrer. Elle attendit que son attention se tourne vers elle et demanda doucement:

"- Je pense être prête à rencontrer votre Shinaya. Pouvez-vous me conduire à elle ?"

Le prêtre la regarda calmement.

« Bien volontiers, je vais de ce pas vous conduire à elle, si vous voulez bien me suivre, elle s'entretient avec l'un des notre dans les jardins et sera sans aucun doute heureuse de faire votre connaissance. »

Il invita d'un geste dame Elyria à le suivre.